Les pays de la région de l'Afrique du Nord et de la région du Sahel sont appelés à adopter des politiques de migration, a indiqué mercredi à Alger l'expert du Centre de recherche en économie appliquée de développement (CREAD), Mohamed Saib Muzette, qui a souligné que les mouvements migratoires peuvent prendre une ampleur importante dans cette région dans un proche avenir. "Les pays concernés par les mouvements migratoires, comme l'Algérie, n'ont pas de politiques de migration, ce qui peut encore aggraver la situation dans quelques années", a déclaré M. Muzette à l'APS, en marge des travaux du 10e atelier thématique du projet de partenariat intitulé "Algérie : renforcer la protection des migrants et des capacités de gestion des flux migratoires mixtes", précisant que ces "pays ont tout à gagner" en adoptant une telle politique afin d'anticiper sur les évènements. "Au niveau du CREAD, nous réalisons des études depuis une dizaine d'années sur le phénomène des migrations. Aujourd'hui, il est important de les partager afin qu'elles servent dans la prise de décision", a noté l'expert du CREAD. "Il y a un certain nombre de failles dans notre dispositif, et il faut le signaler afin d'y remédier, c'est notre rôle. Nous ne voulons pas nous substituer aux décideurs", a-t-il encore poursuivi, précisant que "le problème se pose à l'ensemble des pays concernés par le phénomène". "Actuellement, dans tous les pays le débat porte sur la mise en oeuvre d'une véritable politique de migration. On doit s'y préparer", a soutenu l'expert du CREAD. Le secrétaire général de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Abdelwahab Merdjana, a préconisé, pour sa part, l'élaboration d'une approche régionale dans le traitement du phénomène en identifiant les moyens pour intéresser les pouvoirs publics dans tous les pays de la région. Le mécanisme de veille aura pour taches de créer une banque de données objectives et élaborer des propositions à remettre aux autorités, a-t-il souligné. Pour ce faire aussi, le directeur du Centre italien des réfugiés (CIR), Christophe Hein, a insisté sur l'intérêt d'intensifier le dialogue entre les deux rives à travers les institutions mais aussi les sociétés civiles, un processus à même d'aboutir, a-t-il dit, à une coopération renforcée et une "législation harmonieuse" sur les migrants conformément au droit international notamment au statut de réfugiés.