Peut-on, désormais, prévoir un cadre bienfaisant d'exercice de liberté d'expression voire d'action, jadis en éternelle expectative ? Quatorze ans après la promulgation de la loi n°12-06 relative aux associations et pratiquement cinq ans d'hibernation pour le projet de modification, endormi dans les arcanes de l'administration, cette fois-ci, certes l'avant-projet est en plein examen et suscite un débat houleux axé sur des points en convergence et divergence des uns comme les autres. Le baromètre ressemble à un cycle hivernal hybridé en température relevée et une pluviométrie précipitée. Dans cette approche utilitaire, l'index sera mis en exergue sur les contraintes rencontrées par le mouvement associatif. Il s'agit d'une évocation d'un militant associatif chevronné d'une génération de près de trente ans de militantisme associatif dans le domaine Thiwizi et socio-culturel entre administration comme partenaire et sur le terrain en face de moult acteurs ou d'une éventuelle ligature. Dans le sillage, en concomitance, de la dynamique politico-économique axée sur le lancement des projets tous azimuts touchant le territoire national et le bâton de pèlerinage orienté vers les réformes, sur un rythme exalté, structurelles et managérialles des structures de gestion du pays, On relève aujourd'hui sur la scène nationale une effervescence à double niveau, autorités compétentes et franges sociétales, qui est animée par des sujets socio-politiques lumineux tels que les avant-projets de lois organiques relatives respectivement aux associations et aux partis politiques. S'agissant de la mouture de la loi organique inhérente aux associations, elle est ficelée en détail et se trouve à l'examen microscopique au sein d'un débat national aux plans officiel et sociétal. Son sentier officiel en matière d'élaboration parait mi-figue, mi-raisin achevé en attente seulement de son approbation par les deux appareils superposés législatifs. Quant à la démonstration des acteurs associatifs qui réagissent tantôt par des solides applaudissements en soutenant la copie revue et corrigée de l'ancienne loi n°12-06 relative aux associations, tantôt par la remise en cause de certaines dispositions et avancent en folie une panoplie de propositions bénéfiques. Dans cette optique, le véritable reproche aux deux parties, c'est bien la remise en cause de la méthodologie entreprise. De nombreuses questions viennent à l'esprit liées à ce type de sujet à caractère sociopolitique. Y a eu-t-il une évaluation des fils de l'ancien dispositif législatif ? Quel est le diagnostic établi aujourd'hui ? Combien, avec exactitude, d'associations en leurs typologies, sur le territoire national ? Quel genre d'associations voudrons-nous avoir comme partenaire en matière de réalisation de projets ? Une association locale ou nationale peut-elle être associée dans la conception du plan d'aménagement ? Peut-elle être un agent de contrôle dans la préservation d'un environnement sain ? De ce fait, le temps est-il encore favorable d'émettre cette série de propositions ? L'avant-projet en question, après avoir été endormi dans les arcanes du pouvoir politique depuis l'entame du premier mandat étant lancé en grande pompe puis dissimulé dans le tiroir et en parallèle, les associations sur le terrain, certes réagissent mais rencontrent réellement de difficultés d'agir en prime lorsqu'il s'agit d'entreprendre un projet de développement en collaboration avec un bailleur de fond national ou étranger. Ce genre de combinaison en joint-venture allié en cofinancement n'existe nullement en Algérie. la formule de financement demeure au sens traditionnel dont l'administration détient la baguette magique d'octroi ou de refus de subventions. L'antique formule contrat programme ou le contrat quinquennal pourra ressusciter son efflorescence. La vision orientée vers un regard répandant aux soucis d'un partenaire considéré comme une appendice sur un corps humain, ou bien lorsque l'approche devient pragmatique, ce mouvement associatif valorisé et qualifié au rang d'un secteur tertiaire chargé d'accomplir des missions statutaires avec une stratégie nationale proposant un contrat axé sur des objectifs à atteindre à court, moyen et long terme. En termes simplistes, une association comme stipulé dans sa définition par la loi n°12-06 relative aux associations, en son article n°2, est créée par un panel de composante humaine ayant une vision ou un projet à réaliser en mettant en commun leur synergie. A ce stade, toutes les associations essayent, tant bien que mal, d'activer en permanence ou à titre occasionnel et ce, en fonction de la disponibilité de son potentiel humain, financier et logistique ainsi que principalement le mode managérial distingué en primauté en se basant sur le principe de la mobilisation tous azimuts, contre l'exclusion, la lutte contre le clientélisme et la servitude avilie. En matière de croissance socio-économique, certes, l'Etat déploie d'arrache-pied beaucoup d'efforts en matière de planification, d'inscription, de financement et de réalisation de projets de développement durable. Le Snat et les plans d'Aménagements nationaux, régionaux et locaux, les chantiers relevés opérationnels partout, la réception et la mise en service d'infrastructures, constituent, en somme, une preuve tangible sur la volonté politique des Gouvernements en place. Si un constat rend compte qu'un fragment dudit plan n'est pas réalisé, le motif incombe assurément à plusieurs causes tels que le manque de crédits, l'expropriation contestée et contraintes procédurières… etc. Les besoins sont exprimés accompagnés d'estimation financière reconvertis en opérations inscrites à l'indicatif d'un programme d'investissement sectoriel et l'ombre du développement est jadis dessiné. Mais, quelle est la place accordée à cet appareil associatif composé essentiellement de la masse juvénile mobilisée en attente d'un cadre d'absorption et de considération ? Le nouveau texte législatif sera attendu sur cet axe stratégique de mobilisation de jeunes dans la sphère économique. L'incitation du tissu institutionnel national a enfanté les projets proposés par des associations à tous les niveaux géographiques, devient une issue salvatrice en prime le soutien financier et l'approche managériale. A titre illustratif, ordonner à l'Office national des structures de jeunesse et le Centre national d'initiatives de jeunesse de prendre en charge la formation de longue durée des militants associatifs après que son programme soit adopté par l'autorité compétente, sera qualifié d'un atout palliatif au renforcement des capacités d'encadrement du tissu associatif national. Egalement, l'institut national de travail, sur convention, avec le secteur de la jeunesse, pourrait déboucher sur la prise en charge des initiatives de jeunes en matière de rencontres à caractère scientifique, technique et sociétal. La liste peut s'allonger sans fin. Sur un autre registre, nul ne peut contredire que le mouvement associatif ne soit pas un appareil palliatif exécutoire. Il constitue un espace favorable de prise d'initiatives d'ordre humanitaire sans contrepartie, accessoire aux engagements pris par les institutions et structures officiels d'Etat. Preuves à l'appui, durant la période de la Révolution agraire, celle de la lutte contre la désertification axée sur la réalisation du Barrage vert et l'excellent travail réalisé dans les villages de la Kabylie en matière de propreté et préservation de l'environnement, aménagement des fontaines publiques, sauvegarde et la promotion du patrimoine artisanal, la confection des robes de souche kabyle avec des motifs merveilleux mêlé de multi-couleurs rendant plus de beautés et de charmes pour la femme algérienne et enfin lors de la récente crise sanitaire Covid-19 ; le mouvement associatif, en dépit que ses actions entreprises, étaient menées en rang dispersés, était à l'avant-garde de la riposte et ayant enregistré un espoir chez la population en insatiable soutien et assistance au moment de détresse, avec comme résultat une note excellente et un lot de félicitations méritoires au niveau national et à l'adresse des Algériens se trouvant résidents à l'étranger. Ces derniers n'avaient nullement renoncé à leur devoir national au moment de crise. Du point de vue historique, si la conjoncture politique avant 1989 était réservée exclusivement aux associations qui orbitaient autour de l'appareil politique unique FLN, par contre, l'avènement de l'ère démocratique suite aux événements sanglants du 5 octobre 1988 et la mise en place d'un nouveau Gouvernement sous la direction de M. Mouloud Hamrouche, un incontestable réformiste voire son empreinte persiste existante, et, par ricochet, dans le sillage d'une série des réformes bénéfiquement engagées ayant touché en profondeur la politique, l'économie, la presse, la culture ; la parution de la loi n°90-11 relative aux associations, à proximité de la naissance du multipartisme la première fois en Algérie, a ouvert le champ à la prolifération de nombreuses associations à caractère national ou local dont la nature est liée à la promotion du sport, à la solidarité nationale, à la préservation de l'environnement, relèvement de l'éducation, protection des droits humains… A suivre Hama Nadir DPGS en Management des Projets