Le discours des candidats à la présidentielle du 17 avril et celui de leurs représentants semble se départir peu à peu du caractère général qui a empreint les premiers jours de campagne. A mesure que l'on se rapproche de la date du scrutin, prévu pour le 17 avril prochain, il ressort de la thématique développée par les candidats, un intérêt plus grand pour les préoccupations locales. Modulant leur contenu en fonction des spécificités locales, les candidats et leurs représentants ont eu, en ce douzième jour de campagne, à s'intéresser notamment à la problématique du développement local. Le candidat indépendant Ali Benflis a, dans cette optique, préconisé jeudi à El-Bayadh, "un nouveau découpage administratif à même de permettre une meilleure gestion au niveau local" et donc une "amélioration de la qualité de vie des citoyens". Il a plaidé pour la création de ce qu'il a appelés pôles régionaux, constitués de wilayas et de communes ayant la même vocation. Cette nouvelle organisation se fera, a-t-il précisé, à partir d'une gestion "intercommunale". Pour ce faire, il envisage de procéder à une révision du code de la commune et de wilaya afin de consolider les prérogatives des élus. Il s'est engagé, en outre, à régler le problème du chômage, notamment "celui des 3.000 diplômés" de cette wilaya qui devrait connaître, selon lui, un meilleur "accès au foncier industriel pour promouvoir les investissements" avec, au préalable, l'assainissement de la "question épineuse de la propriété". Louiza Hanoune est allée, quant à elle, expliquer sa vision sur la langue Tamazight dans la ville des Genêts. La candidate du Parti des travailleurs (PT) a dit avoir "inscrit la revendication d'institutionnalisation" de Tamazight au coeur de ses préoccupations, rappelant, à ce propos, avoir déjà présenté à l'Assemblée populaire nationale (APN) "une plate-forme de neuf points, dont l'institutionnalisation de Tamazight comme langue nationale et la prise en charge de revendications de la population locale". La même substance, sur les problèmes de proximité, a caractérisé la prise de parole de Moussa Touati qui a estimé que les "services publics de base ne sont pas assurés aux citoyens", mettant en cause des "pratiques bureaucratiques négatives de l'administration locale". Le président du Front national algérien (FNA) a critiqué, depuis Ain Témouchent où il a animé son meeting, cette tendance à minorer l'apport de l'élu local par des prérogatives limitées. Sur un tout autre registre, le candidat Ali Fewzi Rebaïne, a fait montre de son intérêt pour les compétences nationales qui quittent le pays pour aller travailler ailleurs. Son programme, a-t-il expliqué, lors de son meeting à Tissemsilt, "accorde une large place à l'élite qui doit, selon lui, bénéficier, dans son pays, des conditions idoines" pour évoluer. En direction de la diaspora algérienne à l'étranger, M. Rebaïne a promis de mettre à sa disposition les "moyens adéquats" pour revenir travailler en Algérie et permettre au pays de tirer avantage de ses compétences.