Les qualités humaines et la stature politique de Ferhat Abbas, qui a "marqué de son empreinte le cours de l'Histoire de l'Algérie", ont été mises en exergue, mercredi à Jijel, par le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni. Intervenant lors de la commémoration du 29ème anniversaire de la mort du premier président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), le ministre a loué les qualités de cette figure emblématique du mouvement nationaliste algérien, tout au long de son parcours. Ferhat Abbas fut un ‘‘héros-symbole'' a déclaré M. Zitouni avant de rendre hommage à la région de Jijel qui a "enfanté de nombreuses personnalités illustres", à l'image de Mohamed-Seddik Benyahia, du Commandant Hocine Rouibah ou de Mokhtar Dakhli, dit ‘‘El Baraka'', pour ne citer que ceux-là. Après avoir évoqué les batailles contre l'occupant français menées par les Algériens dans ce qui fut la wilaya II historique, le ministre a exhorté les jeunes à "s'imprégner de l'exemple des ainés dont le courage et la bravoure ont débarrassé le pays du joug colonial". L'Algérie "se porte bien et nous sommes déterminés à ce que pays reste debout", a-t-il souligné en rendant hommage à l'action du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour le développement socio-économique du pays. M. Zitouni, a lancé à l'adresse des ‘‘détracteurs'' du pays que l'Algérie, ‘‘école de liberté et de démocratie, n'a de leçon à recevoir de personne''. De son côté, le secrétaire général de l'Organisation nationale des Moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, après avoir également rappelé le parcours du regrette Ferhat Abbas dont il a mis en avant les qualités humaines, a estimé que l'indépendance nationale ‘‘n'aurait pas eu de sens si elle n'avait pas été suivie et accompagnée de la bataille du développement socio-économique et culturel''. ‘‘Nous devons édifier un Etat fort et puissant, dans l'esprit de novembre 1954, a ajouté le secrétaire général de l'ONM après avoir souligné que la future Constitution ‘‘accordera beaucoup plus d'importance au volet de l'Histoire''. Apres la projection d'un film documentaire retraçant le parcours de Ferhat Abbas, trois conférenciers se sont succédé à la tribune pour rappeler la vie et l'œuvre de l'Homme du manifeste. Zoheir Ihadadène, un historien de la presse, universitaire et chercheur, a rappelé le nationalisme de Ferhat Abbas, ‘‘homme courageux et de principes, fin et subtil'', et l'amour qu'il vouait à son pays. Pour sa part, Amar Belkhodja, journaliste et auteur, a qualifié Ferhat Abbas ‘‘d'homme politique visionnaire qui sut, par la plume, attaquer le colonisateur. Il a lu, dans ce contexte, un extrait de ‘‘J'accuse l'Europe'', un livre publié en 1944 par Abbas : ‘‘comme un malade contagieux promenant son mal au milieu de ses semblables, l'Europe empoisonne l'humanité de son humeur guerrière, de son bellicisme et de toute sa puissance financière. Nous l'accusons de tous les deuils et de tous les crimes qui pèsent sur l'homme depuis au moins deux siècles, c'est-à-dire depuis que l'Europe a acquis la possibilité de construire un monde pacifié et qu'elle ne l'a pas fait''. Outre une exposition-vente d'ouvrages écrits par Ferhat Abbas, le hall de la maison de la Culture Omar Oussedik a abrité une riche exposition de photos et d'archives mettant en exergue le parcours de cette personnalité historique.