Un vibrant hommage a été rendu mercredi à Jijel au chahid Mokhtar Dakhli, dit "El Baraka", par le bureau communal de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC) en collaboration avec l'association nationale Machaâl Echahid. Une cérémonie, organisée à Jijel, Taher et El Milia à l'occasion du 55ème anniversaire de la mort de ce martyr, a réuni ses compagnons d'armes venus nombreux, des moudjahidine et des membres de la famille du chahid. Cet hommage se veut un "témoignage pérenne" de l'ONEC et de Machâal Echahid qui entendent, selon leurs représentants, exprimer leur "fidélité à leur engagement de préservation de la mémoire des figures emblématiques de la glorieuse guerre de libération nationale qui ont fait l'Histoire du pays". Une cérémonie de recueillement devant la stèle qui immortalise l'endroit où le chahid El Baraka est tombé, au lieudit Mechat, dans les environs d'El Milia, a été marquée par la levée du drapeau et l'exécution de l'hymne national. Des compagnons d'armes du défunt ont mis en exergue, dans leurs témoignages, "le degré élevé de courage et de bravoure de Mokhtar Dakhli dont la mort a été saluée par un officier supérieur de l'armée coloniale". Né le 2 décembre 1929 à Chekfa (à quelques km de Taher), Dakhli, "El Baraka" (la bénédiction), a milité pendant une dizaine d'années au sein du Parti du peuple algérien (PPA), entre 1945 et 1954. A 28 ans, il s'est vu confier la responsabilité de la zone II. Connu pour ses capacités de stratège, il livrera à l'ennemi de nombreuses batailles avec ténacité et courage, à telle enseigne que de grands responsables français en ont été "déroutés", a-t-on témoigné. Repéré par un avion-espion, il a été attaqué ainsi que les membres de sa troupe au mortier 105, a-t-on indiqué. Un hélicoptère devait l'évacuer à Constantine pour "identification", avant qu'il ne soit enterré au lieudit Zaher (El Milia) et ses restes seront, par la suite, transférées à Taher, dans un cimetière civil. Cette région d'El Milia, déclarée "zone interdite" lors de la Révolution, était aussi affublée du titre de "royaume des fellagas", selon le récit d'un moudjahid de cette région. La délégation officielle s'est ensuite rendue au cimetière de Taher pour s'incliner à la mémoire du chahid Dakhli et lire la Fatiha du Livre saint. Au siège de l'hôtel de ville de Jijel, des médailles de mérite ont été décernées par l'association Mechaâl Echahid, en présence de son président, Mohamed Abad, à la famille du chahid, à des moudjahidine, ainsi qu'à des représentants de la presse écrite, parlée et filmée pour leur contribution à faire connaître les hauts faits de la guerre de libération nationale. Présent à cette cérémonie, le réalisateur Ahcene Osmani qui s'apprête à mettre en chantier son mégaprojet cinématographique ''Les Lions d'Algérie'' a également été cité à l'honneur pour ce long-métrage qui retrace la chronologie des faits ayant jalonné la période allant de 1945 au 5 juillet 1962. Ce film de 02H30, décliné en 30 épisodes sera tourné dans 29 wilayas du pays dont celle de Jijel où le réalisateur se trouve depuis quelques jours. ''Plus de 1.000 figurants seront sollicités à Jijel dans le cadre de la réalisation de cette fresque historique qui portera sur des faits réels et vérifiés'' par des historiens et des acteurs de cette période, a-t-il confié à l'APS, en marge des cérémonies commémoratives du 55ème anniversaire de la mort de Mokhtar Dakhli. Ce film initié par l'Organisation nationale des Moudjahidine (ONM) s'inscrit également dans le cadre de la célébration du cinquantenaire du recouvrement de la souveraineté nationale. Lauréat d'un prix de l'Unesco à Montréal (Canada) en 1999, Ahcène Osmani est déjà auteur d'une quinzaine de films (courts, moyens et longs métrages) axés sur le combat contre l'oubli et toutes les atrocités vécues par le peuple algérien pendant la lutte armée de libération nationale et pour la protection de la mémoire des martyrs.