Le cheval barbe, tirant son nom des peuples berbères de l'Afrique du Nord, utilisé dans le croisement de nombreuses races, a été à l'origine de l'amélioration de plusieurs races chevalines, a indiqué un juge international dans les concours des chevaux barbes, Zhor Bouziane. Son qualificatif "d'ambassadeur" est mérité du fait qu'il soit à l'origine du pur-sang anglais, du pur-sang Espagnol et du mustang Américain, a précisé l'intervenante au cours d'une rencontre sur le cheval tenue mercredi soir au palais Ahmed Bey, dans le cadre du programme d'activité du mois du patrimoine. Elle a ajouté que Godolphin Barb, né en 1724, fut le chef de file de l'une des plus prodigieuses filiations de pur-sang anglais, qui, a-t-elle soutenu, a marqué les esprits avec sa descendance Lath, Cade et Regulus qui ont triomphé en 1738, lors d'une réunion de courses de différentes épreuves. S'étalant sur cette race chevaline "exceptionnelle" remontant à la préhistoire, Mme Bouziane, vétérinaire et membre de l'Organisation mondiale du cheval barbe (OMCB), a souligné qu'en 1910, pas moins de 3.500 barbes ont été exportés en France depuis les écuries de l'Algérie, ajoutant que la robustesse, l'endurance et les facultés d'assimilation et de compréhension du barbe "ont fait sa réputation depuis l'aube de l'humanité". La conférencière a ajouté que de telles caractéristiques sont aujourd'hui d'un "apport certain" pour le développement de l'équitation et du dressage, des domaines où le barbe, selon elle, "peut rayonner à l'international". De son côté, Genette Aumassip Kadri, spécialiste de la préhistoire du Maghreb, a affirmé que l'importation des chevaux et le croisement anarchique avec le barbe "mettent en péril" une race chevaline, considérée non seulement comme partie intégrante de l'identité algérienne, mais également une monture qui pourra contribuer au développement d'un tourisme équestre et culturel. Mme Kadri a estimé qu'en encourageant les courses des chevaux locaux, le barbe notamment, on contribue à ressusciter l'intérêt pour cette monture, soulignant que le cheval barbe est considéré comme le meilleur pour les sports équestres. Elle a ajouté qu'une meilleure prise en charge du cheval barbe permettrait de relancer les métiers autour de l'élevage équin, en particulier ceux de l'artisanat traditionnel.