Les participants à une rencontre de sensibilisation sur l'insertion des personnes aux besoins spécifiques dans le monde du travail ont insisté, lors d'une rencontre jeudi à Oran, sur l'impératif pour les entreprises économiques de s'astreindre à la loi qui exige le recrutement d'un pour cent (1%) des handicapés sur l'effectif des travailleurs. Ce taux "n'est pas respecté" par l'ensemble des entreprises économiques, ont-ils indiqué lors de cette rencontre, organisée l'Agence régionale de l'emploi en collaboration avec les directions de la formation et de l'enseignement professionnels et à laquelle ont assisté le directeur de l'Agence nationale de l'emploi, Mohamed Tahar Chaalal, et le directeur de l'agence régionale, Abdelhamid Benachiba. La consultante principale chargée de la communication à l'agence régionale de l'emploi, Benbakhti Faiza, a relevé que la catégorie des handicapés en Algérie "constitue une préoccupation permanente" des pouvoirs publics qui "oeuvrent à mettre en place des stratégies et des dispositifs pour lutter contre les cas d'exclusion" dont elle souffre en matière d'emploi. La prise en charge des personnes aux besoins spécifiques entre dans le cadre des missions des agences de l'emploi qui oeuvrent à la consécration du principe d'équité entre les catégories vulnérables et les valides, a-t-on souligné. La loi stipule que chaque entreprise économique publique ou privée doit consacrer un quota de 1 % pour des travailleurs handicapés, ce qui n'est pas appliqué actuellement, a-t-elle ajouté. "L'état oeuvre à instaurer une politique efficace visant à lutter contre le chômage, à soutenir l'investissement productif, à promouvoir l'esprit entreprenarial, à intensifier la formation en adéquation avec les besoins du marché du travail, au profit de toutes les couches de la société, notamment les plus vulnérables, et aussi, et surtout, mettre la protection sociale au centre de la stratégie du développement économique", a-t-elle rappelé à ce propos. Le directeur de l'agence de wilaya d'Oran de l'emploi, Bouchehima Tayeb, a regretté le fait que de nombreuses entreprises refusent d'employer des personnes handicapées quoiqu'ils disposent de diplômes supérieurs sous prétexte qu'ils sont "incapables d'assumer des fonctions". Il a ajouté que "seul le médecin du travail est habilité à juger de la compétence d'une personne à occuper un poste", tout en appelant les inspections du travail à assumer leurs missions et à revoir les placements au niveau des entreprises. Le même responsable a souligné que ses services sont parvenus, avec l'inspection du travail, à une formule pour sortir sur le terrain et s'assurer de certains chiffres recensés. La chef de service protection sociale à la direction de l'action sociale (DAS) de la wilaya, Aicha Doukara, a appelé les inspections du travail à intensifier leurs activités pour faire valoir le droit à l'emploi à cette catégorie vulnérable. Elle a indiqué, dans ce cadre, que le travail de contrôle mené par les inspections du travail doit interpeller à l'application des lois et textes réprimant les entreprises qui refusent le recrutement des handicapés. Mme Bensouar Saadia, de la direction de wilaya de la formation et de l'enseignement professionnels, a évoqué les opportunités offertes pour former les handicapés au même titre que les autres stagiaires en créant des classes spéciales dans les centres de formation, aux côtés des cinq centres régionaux spécialisés destinés aux personnes aux besoins spécifiques. Des représentants des entreprises économiques d'Oran, notamment la Société d'eau et d'assainissement (SEOR), l'Union des mutuelles de céréales se sont engagés à respecter la loi, évoquant des expériences réussies avec des travailleurs handicapés. Des handicapés présents ont soulevé les difficultés rencontrées dans la recherche d'un emploi ou la concrétisation d'un projet dans le cadre du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes. A ce titre, un jeune handicapé a parlé d'entraves bureaucratiques l'empêchant d'avoir un local de fast-food bien qu'ayant bénéficié de l'accord de l'ANSEJ.