La mémoire, l'émigration clandestine, l'amour de la vie sont les principaux thèmes traités par les £uvres projetés dimanche à la cinémathèque Ouarsenis d'Oran dans le cadre de la compétition des documentaires de la 8ème édition du festival d'Oran international du film arabe (FIOFA). Le film documentaire "Rif 1958/59" du réalisateur marocain Tarik El Idrissi met la lumière sur les évènements tragiques survenus en 1958 et 1959 dans le Rif au Maroc, présentant des témoignages de citoyens qui ont vécu ces évènements et qui ont été victimes de dépassements, de répression et de torture. Cette £uvre de 72 minutes est étoffée d'opinions d'historiens, de journalistes, de juristes et de membres d'associations sur ces évènements, leurs causes, le rejet de la réconciliation et de l'amnistie par ceux qui les ont vécus, parce qu'ils n'ont pas pu oublier les souvenirs douloureux. Dans une déclaration à la presse à l'issue de la projection de ce documentaire, le cinéaste marocain a indiqué que ce film vise à "briser le silence sur cette époque historique et à la faire découvrir aux générations nouvelles". Cette £uvre cinématographique a été soutenu financièrement à hauteur de 80 % par l'Union européenne dans le cadre de l'instauration de la justice et de la réconciliation. Cependant, le film critique cette réconciliation même s'il a été élaboré pour elle. "D'après mon expérience, la réconciliation est un principe noble au Maroc, mais reste insuffisant et demande un grand travail", a souligné le réalisateur de ce documentaire. Défi des lois sur l'émigration en Europe Avec une vision cinématographique, les amateurs de documentaires ont voyagé avec l'équipe du film "Ana Maa El Arouss" (Moi avec la mariée) d'une réalisation conjointe italo-palestienne vers l'émigration clandestine de Syriens et de Palestiniens entrés en Europe via l'Italie, fuyant les évènements de Syrie, avec l'aide d'un poète palestinien et d'un journaliste italien pour achever leur périple en Suède. Les trois cinéastes, le palestinien Khaled Slimane Nassiri et les italiens Gabriel Del Grande et Antonio Oujoujliar ont filmé une cérémonie de mariage fictive d'un ami palestinien comme prétexte pour se déplacer en Europe en présence d'Italiens et de Syriens comme invités. Un risque et un défi des lois de l'émigration en Europe, a souligné le cinéaste palestinien. "Le message que je veux passer dans ce film est que l'émigration est un droit humain depuis les temps anciens. Cette £uvre artistique est un cas de désobéissance civile et de défi aux lois de l'émigration", a-t-il déclaré ajoutant que la solution à ce problème est de "règlementer la migration et épargner aux gens de risquer leurs vies." Défi de l'handicap.. droit à la vieà Dans la troisième projection dans le cadre de cette compétition, le public a réagi au film "Fatima, à une personnalité petite", du réalisateur tunisien Ameur Ghiloufi. Il raconte l'histoire d'une fille âgée de 36 ans qui mesure 70 centimètres et pèse 15 kg. En dépit de son handicap, elle défie ses conditions sanitaires et sociales en tentant de trouver, dans l'activité culturelle, une bouffée d'oxygène, car elle aime le théâtre, la danse et la chanson trouvant grandeur sur la scène de théâtre. Lors du débat, le réalisateur a souligné que cette £uvre est "un message fort" destiné aux personnes handicapées qui doivent comprendre le vrai sens de la vie. "Le handicap n'est pas une fatalité, mais peut faire la joie en participant à la vie et en aimant l'humanité". La compétition des documentaires dans le cadre du Festival international d'Oran du film arabe met en lice 12 £uvres de six pays supervisés par un jury présidé par le réalisateur Noureddine Adnani.