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En 17 ans, la France a payé 60 millions d'euros aux terroristes du Sahel Pierre Camatte, Sophie Pétronin, les trois diplomates français, la DGSE et les rançons
Dans l'histoire, la France a toujours utilisé ses espions de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) pour établir une relation secrète et durable avec les émirs des groupes terroristes, dont le but est d'alimenter, en millions d'euros, la nébuleuse organisation terroriste afin qu'elle puisse garder sa capacité de nuisance, se procurer de nouvelles armes, de matériels de guerre et recruter de nouveaux mercenaires. L'objectif, aussi, de la France est d'assurer ses intérêts économiques au Sahel. Pierre Camatte et Sophie Pétronin, ces ''ex-otages'' français d'Aqmi, voire des espions de la DGSE française, sont des exemples flagrants. Pour comprendre mieux, nous vous invitons, à travers cet article, à découvrir les dessous des affaires de prise d'otage maquillés au Sahel durant les deux décennies passées. L'affaire de la libération en octobre 2020 de la dernière otage française, Sophie Pétronin âgée de 75 ans, détenue dans la région du Sahel par les terroristes d'Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) avait suscité d'étranges questions dans le monde en raison d'une forte rançon de 7 millions d'euros payée par le Quais d'Orsay appuyée par la libération de plus de 200 dangereux terroristes détenus dans les prisons maliennes. Entre 2003 et 2020, l'Etat français a payé 61 millions d'euros pour les groupes terroristes au Sahel en contrepartie de la libération des otages français. La France a, indirectement, financé le terrorisme au Sahel rien que pour garder sa capacité de frappe. La France est le maillon faible dans le monde en matière de financement du terrorisme mondial. L'Etat français a, depuis l'année 2003, payé plusieurs rançons pour un montant de 54 millions d'euros au profit d'Aqmi (d'après un rapport réalisé par le journal américain New York Times publié en 2013). Pis, le 8 octobre 2020, les autorités françaises avaient versé 7 autres millions d'euros aux terroristes pour la libération du dernier otage français, Sophie Pétronin, ce qui fait de la France le maillon faible dans le monde par rapport à la question du financement du terrorisme. De grosses sommes qui vont servir à la régénération de la nébuleuse organisation criminelle d'Aqmi au Sahel, la preuve à l'appui, la capacité du groupe terroriste est restée toujours intacte depuis 2003. Le New York Times avait directement et ouvertement impliqué la France dans le paiement des rançons et de son non-respect aux résolutions des Nations unies qui incriminent le financement du terrorisme. Dans un rapport pleinement détaillé, le New York Times avait dévoilé en 2013 l'implication des Etats européens, notamment la France (le maillon faible), dans le paiement des rançons au profit des organisations terroristes activant au Sahel après chaque enlèvement des occidentaux suivis par des négociations pour leurs libérations. D'après le journal américain, Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) avait empoché entre 125 et 165 millions d'euros entre la période allant de 2003 à 2013, soit en l'espace de dix ans, et que seule la France avait payé 54 millions d'euros aux terroristes. En plus des révélations du quotidien américain, la France avait également versé, entre 2014 à 2020, 7 autres millions d'euros à Aqmi en contrepartie de la libération de plusieurs otages occidentaux parmi-eux bien entendu Sophie Pétronin, voire la dernière otage française au Sahel. Toutefois, si les terroristes avaient empoché ces grosses sommes qui vont leur servir à mieux s'organiser, s'armer et se métamorphoser, et bien qu'en est-il des négociateurs qui sont engagés dans les discussions avec les ravisseurs d'Aqmi. Comment les Etats occidentaux, telle que la France, recourent-ils aux négociateurs pour arriver à une libération de leurs compatriotes détenus par les terroristes au sahel ? Combien touche un négociateur contre la libération d'un otage au Sahel ? Qui sont ces négociateurs ? Entre les ravisseurs d'Aqmi et les négociateurs issus de différentes nationalités, combien de temps prend-on généralement pour arriver à un accord, voire à une libération d'un ou de plusieurs otages ? Généralement, ce sont des médiateurs très aguerris auxquels les gouvernements occidentaux ou ceux de la région du Sahel font appel à chaque prise d'otages pour entamer des rounds de négociations afin de les libérer des mains des terroristes d'Al Qaïda au Maghreb islamique. Il s'agit souvent de diplomates français de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), mais aussi des personnes issues de tribus maliennes, mauritaniennes, burkinabées, nigériennes et autres diplomates de ces mêmes pays, avait révélé New York Times dans une autre publication datant de 2019. Pierre Camatte, espion de la DGSE et ex-otage d'Aqmi Parfois ce sont des militaires de la région qui négocient avec les ravisseurs salafistes. Depuis 2003, l'année où les terroristes de l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu Aqmi avaient enlevé 153 otages étrangers au Sahel, des hommes appelés « négociateurs » avaient apparus pour le grand business, voire les butins de guerre. Depuis, les médiateurs sont sollicités par les pays de la région et européens afin de lancer des négociations dans le but d'aboutir à la libération de leurs ressortissants. Mais le prix à payer est très fort. Selon plusieurs sources sécuritaires algériennes, les négociateurs exigeaient dans chaque round de négociation plus d'un milliard de centimes (en monnaie algérienne), soit 100.000 euros (à cette époque) contre la libération d'un otage. Les chefs des tribus d'Oulmaden, de Kidal, de Bamako et de la Mauritanie, notamment des Touaregs, ont été, à chaque fois, conviés pour entamer des négociations avec les terroristes d'Aqmi. On se rappelle de l'enlèvement d'un couple autrichien, Andréa Klober, 44 ans, et Wolfgang Ebner en mars 2008 en plein désert tunisien. Ce couple autrichien sera par la suite transporté vers le Centre du Mali, là où les terroristes d'Aqmi étaient installés. Pour libérer les deux otages le gouvernement autrichien fera appel à l'ex-président malien Amadou Toumani Touré (ATT) afin d'entamer des négociations avec le groupe d'Abou Zeid (tué en mars 2013 au nord du Mali). Amadou Toumani Touré, l'ex-président malien, fera à son tour appel aux chefs de tribus maliens afin de connaître les conditions des terroristes. Les négociateurs avaient exigé, à cette époque, la somme de quatre millions d'euros contre la libération de chaque otage, soit 8 millions d'euros pour le couple autrichien. Une somme qui sera négociée par le gouvernement autrichien. Après huit mois de détention et de multiples rounds de négociations, les médiateurs et les ravisseurs avaient aboutis à un accord. Les deux otages avaient été libérés contre 5 millions d'euros versés par le gouvernement autrichien. Les chefs de tribus maliens avaient également touché leur butin de «guerre», ils avaient réussi à arracher la somme de 140.000 euros qui sera partagée par la suite. Un autre rapt et un autre business juteux pour les négociateurs. Cette fois, ce sont deux diplomates canadiens qui seront enlevés par la katibat Tariq Ibn Zeyad au Niger. Envoyés par l'ONU pour une mission dans la région, les deux Canadiens, Louis Guay et Robert Fowler, seront enlevés en février 2009 par un groupe terroriste dont le chef n'est autre que Mokhtar Belmokhtar (toujours en cavale). Le gouvernement canadien réagit vite et sollicite l'aide de l'ex-président nigérien, Mamadou Tanja. Ce dernier fera appel à des chefs de tribus nigériens pour lancer des négociations, comme dans chaque prise d'otage. Il aura fallu trois mois de négociations pour libérer les deux otages canadiens, mais contre une rançon bien entendu. Les terroristes salafistes avaient empoché 4 millions d'euros lors de cette prise. Les chefs de tribus nigériens avaient eu également leur part du gâteau. Selon une source nigérienne, il y avait quatre négociateurs nigériens, chacun avait empoché 100.000 euros après la libération des deux otages. C'est le gouvernement canadien qui avait versé cette somme, ajoute la même source. Même chose pour le cas de Pierre Camatte, ex-otage français d'Aqmi. Ce ressortissant français qui n'est autre qu'un espion de la DGSE française (service secret extérieur) avait été enlevé à la fin de l'année 2009 dans un hôtel à Bamako, au Mali, par des trafiquants maliens. Il sera par la suite conduit et vendu, bien évidemment, aux terroristes salafistes. Pour maquiller cette prise d'otage, le gouvernement de Bamako sera sollicité par la France afin de lancer des négociations. Comme veut la «tradition», des chefs de tribus maliens seront choisis par l'Etat malien pour mener des négociations. La libération de cet espion français avait coûté très cher aux autorités françaises. En effet, les ravisseurs salafistes avaient empoché la belle somme de 4 millions d'euros versée généreusement par la France. Les négociateurs maliens avaient également étaient récompensés financièrement par la France. Les butins de guerre se multiplient dans le Sahel, c'est la raison pour laquelle l'ex-président burkinabé Blaise Compaoré signera son entrée en scène. Il s'est impliqué dans des négociations. Il avait envoyé un Mauritanien, un certain Mustapha Chafi, pour négocier avec les ravisseurs des trois otages espagnols enlevés en 2010 en Mauritanie. Ce négociateur aguerri, accompagné de trois autres personnes, était à l'origine de la libération d'un otage espagnol, faut-il le souligner. Les trois diplomates français, la DGSE, Aqmi, la rançon et les millions d'euros En 2020, la remise en liberté de plus de 200 dangereux terroristes au Sahel accompagnée par le versement d'une forte rançon en millions d'euros en contrepartie de la libération de l'«otage» française, Sophie Pétronin, âgée de 75 ans, est un financement du terrorisme de premier plan. Avant d'arriver à ce pacte, l'Etat français avait fait appel aux spécialistes, voire aux négociateurs afin de bien mener la phase des négociations avec les groupes terroristes. Dans chaque phase de négociation, le Quai d'Orsay avait fait mobiliser plusieurs spécialistes, entre autres, des agents de la DGSE ou encore des officiels français, mauritaniens, burkinabés et maliens, pour camoufler et truquer l'affaire. Mais la phase décisive des discussions se fera depuis Bamako, c'est le cas pour l'ex-otage française Sophie Pétronin. Au fil des années, trois diplomates français de la DGSE et deux négociateurs maliens avaient été choisis par l'Etat français pour incarner cette interface camouflante. Baba Ould-Choueckh, un homme d'affaires et un intellectuel arabe, maire de Tarkint, à une centaine de kilomètres de Gao, passe presque pour le négociateur officiel de l'ex-président malien Amadou Toumani Touré. Il avait ainsi joué un rôle prépondérant dans la libération de deux diplomates canadiens, Robert Fowler et Louis Guay, capturés au Niger en décembre 2008, puis du Français, Pierre Camatte espion de la DGSE, pris onze mois plus tard. Fin connaisseur de désert, Baba Ould-Choueckh avait des relations tant avec le chef terroriste Mokhtar Belmokhtar, alias Belaouaâr, l'émir de la phalange des sanguinaires, qu'avec Abdelhamid Zeid, alias Abou Zeid, le chef terroriste de l'Est tué en mars 2013. Dans une interview accordée en 2013 au quotidien canadien d'Ottawa The Globe and Mail, Baba Ould Choueckh décrit ses missions, ces «dures journées», à rouler dans le désert en attendant que quelqu'un le contacte et lui donne enfin un point de rendez-vous ou un numéro de téléphone. «Ils sont très méfiants, ils changent de téléphone tous les deux jours.» Le marchandage lui-même est tout aussi éprouvant: «il faut parfois leur faire comprendre que leurs demandes sont impossibles. Parfois, il faut les supplier d'accepter les offres.» Le second homme-clé est Iyad Ag Ghali (actuellement en fuite), un ancien chef de la rébellion touareg dans les années 1990, devenu depuis diplomate avant de créer son propre groupe armé appelé Ansar El Charia. Lors de ces années de lutte contre Bamako, il avait lié des liens avec l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), créé par Hassan Hattab, ancêtre d'Aqmi. Il avait su les conserver. Surtout, il connaît parfaitement la région de Kidal, terre de sa tribu, où évoluaient le terroriste d'Abou Zeid. «Personne ne peut vivre dans ce désert sans le connaître», avait affirmé l'un de ses proches. Un autre nom qui est qualifié lui aussi de très bon négociateur, il s'agit du Mauritanien Mustapha Chafi qui pourrait, lui aussi, concourir à la libération des pionniers. Ce Mauritanien, fils du Sahel était le conseiller de l'ex-président burkinabé Blaise Compaoré, fut à l'origine du retour au bercail des deux humanitaires espagnols en août 2013. De leurs côtés, les autorités françaises avaient mobilisé, dans la phase de chaque discussion avec les chefs terroristes, trois de leurs diplomates. Leurs noms n'ont pas été dévoilés jusqu'à présent. La France veut rester à ce jour prudente à ce sujet malgré le grand rebondissement des affaires des rançons payées par Paris. Officiellement, les terroristes exigeaient des rançons pour chaque négociation. Toutefois, il y a parfois des demandes exclusivement politiques, comme la libération de prisonniers détenus dans des prisons occidentales, notamment le responsable des attentats de 1995 à Paris. Le Français Pierre Camatte, lui, avait été échangé contre quatre djihadistes enfermés dans des prisons maliennes, en plus de quatre millions d'euros. Personne ne doute que les futurs pourparlers seront très serrés. Contrairement à Belmokhtar, Abou Zeid était plus sensible aux revendications politiques que financières. Il avait aussi la réputation d'être froid et, surtout, plus cruel. C'est lui qui avait égorgé le Britannique Edwin Dyer en juillet 2009, c'est entre ses mains qu'a été décapité Michel Germaneau en juillet 2010.