La réalisation du projet de la ville nouvelle de Hassi Messaoud est maintenue, a assuré samedi à Hassi Messaoud le ministre de l'Energie, Salah Khebri, ajoutant que les travaux de viabilisation de ce futur pôle énergétique sont entrés dans leur phase finale. "La ville actuelle de Hassi Messaoud fait face à un grand risque et le gouvernement s'est engagé à la délocaliser pour protéger la population et mettre en place un nouveau pôle énergétique et urbain plus sûr ", a affirmé M. Khebri à des journalistes en marge d'une visite d'inspection au site du projet. "Actuellement, les travaux de viabilisation sont entrés dans leur phase finale", a ajouté le ministre. La réception des travaux de viabilisation du site est prévue avant fin 2016. La future ville, pouvant accueillir 80.000 habitants, fonctionnelle à l'horizon 2020 et localisée dans la zone de Oued El-Maraâ, s'articule sur un périmètre d'urbanisation de 2.044 ha, un périmètre d'extension future de l'urbanisme de 1.161 ha, une zone verte existante de 313 ha et une zone d'activités logistiques (ZAL) de 965 ha, selon des explications des responsables de ce mégaprojet. La première phase du projet, qui concerne l'aménagement du site et la viabilisation, a été confiée à un groupement d'entreprises publiques composé principalement des entreprises du groupe Cosider, de l'ENGCB et de Kahrif, rappelle-t-on. Le coût initial de réalisation de la future ville nouvelle de Hassi Messaoud est estimé à 97 milliards de dinars (près d'un milliard de dollars), selon des chiffres de la Caisse nationale d'équipement pour le développement (CNED). Le ministre a, en outre, assuré que des instructions strictes ont été données par les pouvoirs publics à l'effet de renforcer la sécurité des installations énergétiques notamment dans le sud du pays en coordination avec les forces de l'Armée nationale populaire (ANP). Interrogé, par ailleurs, sur la position de l'Algérie au sein de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) par rapport à la situation actuelle du marché pétrolier international, M. Khebri a émis le souhait de voir cette Organisation "reprendre le contrôle du marché en vue de contribuer à soutenir les prix". L'Algérie produira désormais 32.000 de barils par jour de plus. Plutôt dans la journé , le ministre a assisté à la mise en production des deux gisements de Bir Sebaa et de Bir Msana qui vont permettre de renforcer la production pétrolière de l'Algérie avec un apport supplémentaire cumulé de 32.000 barils par jour dans une première phase. Le gisement de Bir Sebaa, 150 km au nord-est de Hassi Messaoud, assure une production initiale de 20.000 barils par jour et qui est appelée à passer à 40.000 barils par jour à l'horizon 2019, alors que ses réserves sont de l'ordre de 758 millions de barils dont 25% sont récupérables. Il est opéré par l'association composée de Sonatrach qui intervient à hauteur 25%, contre 35% la compagnie thaïlandaise PTTEP et 40% pour le groupe vietnamien Petrovietnam. Le groupement algéro-vietnamo-thïlandais Bir Sebaa a achevé en 2008 les travaux d'exploration et a signé, en 2011, un contrat avec le consortium japonais Japanese Gas Corporation (JGC) and JGC Algeria SPA pour réaliser les installations industrielles de traitement de pétrole, de pipelines d'expédition de pétrole et de gaz ainsi qu'une base industrielle sur le champ de Bir Sebaa. Les investissements consentis pour le développement de ce gisement sont estimés à près d'un milliard de dollars, explique-t-on. Le gisement de Bir Msana, 300 km à l'est de Hassi Messaoud, assure quant à lui une production de 12.000 barils par jour. Ses réserves approuvées sont estimées à hauteur 144 millions de barils avec un taux de récupération de 39%. Il est opéré par l'association qui regroupe Sonatrach (25%), la compagnie malaisienne Petronas (35%) et l'Espagnole Cepsa (40%). Le projet Bir Msana, qui comprend également une base vie et une ligne électrique de haute tension (60 Kv) a été réalisé par le groupement coréen Hyundai pour un coût d'environ 160 millions de dollars. La production provenant des deux gisements mitoyens est acheminée par un réseau de pipelines construit par Kahrif vers Haoud El Hamra, précise-t-on. Dans le cadre de son quota au sein de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), la production pétrolière de l'Algérie est plafonnée à 1,2 million de barils par jour depuis décembre 2008, alors que ses capacités tournent autour de 1,4 mbj, rappelle-t-on. A ce propos, et face à la tendance baissière des cours mondiaux de brut, "l'Algérie est appelée à augmenter sa production à travers la mise en évidence de nouveaux gisements mais aussi améliorer le taux de récupération de ceux en exploitation, notamment au niveau de Hassi Messaoud".