La coopération algéro-française dans le domaine de l'éducation sera recentrée autour des "piliers" de la réforme engagée par l'Algérie dans ce secteur, a affirmé dimanche à Alger la ministre française de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem. "La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a eu raison de demander à la France de recentrer sa coopération avec l'Algérie autour des piliers de sa réforme du secteur de l'éducation nationale qui prévoit, notamment, de renforcer l'encadrement et l'amélioration de la gouvernance des établissements scolaires", a expliqué Mme Vallaud-Belkacem lors d'un point de presse qu'elle a animé à l'Institut français d'Alger. La France compte, a-t-elle dit, participer à cette réforme, entamée dans le secteur de l'éducation en Algérie, par le renforcement de l'enseignement et de l'apprentissage du français moyennant des méthodes modernes et adaptées, et par l'encouragement du jumelage entre des établissements scolaires algériens et français, notamment. "Nous souhaitons, de façon très volontariste, et nous comptons sur le Comité de haut niveau algéro-français pour développer le jumelage entre les établissements scolaires algériens et leurs vis-à-vis français", a-t-elle indiqué. La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) fera le thème de jumelages entre des écoles algériennes et françaises durant l'année scolaire 2015-2016, dans le but de sensibiliser les élèves, des deux bords, sur l'importance des changements climatiques et leur impact sur la planète. A une question sur la mobilité des étudiants et l'octroi de bourses par la France, Mme Vallaud-Belkacem a répondu que la priorité était accordée aux projets de doctorat conjoints et à la co-tutelle de thèses, car cela, a-t-elle expliqué, permet aux étudiants étrangers de "garder contact avec leurs pays d'origine et à y revenir une fois leurs études terminées pour contribuer à son développement". Elle a invité, à ce propos, les universitaires algériens à bénéficier des services de "Campus France", une institution française spécialisée dans l'octroi de bourses aux étrangers désirant étudier en France et l'organisation de leurs séjours, qui possède une antenne à Alger. Selon elle, la France est le premier pays d'accueil d'étudiants algériens. Elle accueille 22.000 étudiants chaque année. La France qui reçoit annuellement 300.000 étudiants étrangers, soit 12% du nombre global de ses étudiants, projette, selon sa ministre de l'Education, d'augmenter ce taux à 20% au cours des dix prochaines années. Interrogée sur un éventuel projet de création d'une université algéro-française, Mme Vallaud-Belkacem a répondu: "Nous n'avons pas ce type de projet à l'ordre du jour (dans la coopération entre les deux pays), mais il n'est pas exclu d'y arriver un jour". Mme Vallaud-Belkacem est arrivée samedi à Alger pour une visite de travail de deux jours. Elle a été reçue par le premier ministre, Abdelmalek Sellal, et s'est entretenue avec ses homologues algériens de l'Education nationale, de l'Enseignement et de la formation professionnels, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.