La situation des enfants au Yémen continue de s'aggraver, a indiqué mardi le directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) Anthony Lake qui a appelé à un règlement politique d'urgence du conflit dans ce pays. Plus d'un demi-million d'enfants de moins de cinq ans risquent "une malnutrition sévère, menaçant leur vie" en raison des difficultés pour ravitailler le pays et livrer l'aide humanitaire, a souligné M. Lake. "Les cas de retard de croissance au Yémen vont vraisemblablement augmenter", a-t-il expliqué, précisant que "ces retards provoqués par la malnutrition "signifient que ces enfants n'atteindront pas leur taille normale mais aussi que leurs capacités cognitives seront affectées, ce qui sera un fardeau pour la société tout entière". Face à cette catastrophe humanitaire, "l'accès de l'Unicef et des autres agences et ONG humanitaires continue d'être restreint sévèrement", a-t-il déploré. "Ce qu'il faut d'urgence, c'est un règlement politique", a-t-il affirmé, se déclarant "un peu plus" optimiste sur ce point qu'il y a deux mois. Selon l'Unicef, plus de 500 enfants ont été tués depuis le début du conflit au Yémen et 1,7 million sont exposés au risque de malnutrition. Plus de six mois après l'intervention fin mars d'une coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite pour appuyer le gouvernement face aux rebelles houthis, au moins 505 enfants ont été tués et 702 blessés. Dans un pays où 80% de la population a moins de 18 ans, environ 10 millions d'enfants ont besoin d'une aide humanitaire urgente.