Les hostilités opposant les autorités yéménites aux rebelles houthis ont fait des centaines de morts et de blessés parmi les enfants, constate l'UNICEF. Au moins 279 enfants ont été tués et 402 autres blessés depuis fin mars au Yémen, dans le conflit armé entre les troupes gouvernementales et les rebelles houthis, a annoncé à Genève le porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), Christophe Boulierac. Il a rappelé que le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, avait invité "toutes les parties à cesser les hostilités pour faciliter les livraisons immédiates d'aide humanitaire à ceux qui en ont particulièrement besoin". L'UNICEF a également attiré l'attention de l'opinion publique internationale sur la gravité de la situation en matière d'assistance médicale au Yémen, où la vie de millions d'enfants est actuellement en péril. Suite à l'arrêt de la vaccination, 2,6 millions d'enfants de moins de 15 ans risquent d'attraper la rougeole, a souligné Christophe Boulierac. Le nombre d'enfants exposés au danger de contamination par les infections respiratoires aiguës s'élève à 1,3 million de personnes, car de "nombreux hôpitaux et centres médicaux ne fonctionnent pas comme ils le devraient". Suite aux mauvaises conditions hygiéniques et à l'absence d'eau potable, 2,5 millions d'enfants courent le risque de contracter une diarrhée. La malnutrition pose également un très grave problème. Selon l'UNICEF, au cours de 12 prochains mois, cette maladie pourrait se manifester sous une forme aiguë chez plus de 500.000 enfants et sous une forme modérée, chez 1,2 million d'enfants. Les affrontements entre les autorités yéménites et les rebelles houthis d'obédience chiite se sont intensifiés en août 2014. En janvier dernier, la branche armée des Houthis, Ansar Allah, s'est emparée de Sanaa, capitale du pays. Le président Abd Rabo Mansour Hadi et le gouvernement dirigé par Khaled Mahfoud Bahah ont démissionné sous la pression des rebelles. Le chef de l'Etat s'est réfugié d'abord à Aden, mais la prise de cette ville par les insurgés chiites l'a contraint à quitter le pays. A la demande du président en exil, l'Arabie saoudite soutenue par Bahreïn, le Qatar, le Koweït et les Emirat arabes unis effectue, depuis le 26 mars, une opération aérienne contre le Houthis. L'Egypte, la Jordanie, le Maroc et le Soudan ont également rejoint la coalition.