La Tunisie a fait face à une situation sécuritaire "difficile" en 2015 suite aux attaques terroristes dont elle a été le théâtre et qui ont porté un coup sévère au secteur du tourisme, l'un des piliers de l'économie tunisienne. L'optimisme suscité par la reprise du secteur du tourisme en 2012 avec près de 7 millions de touristes étrangers dans le pays a été remis en cause par l'attaque terroriste contre le musée du Bardo à Tunis en mars 2015 qui a fait 23 morts parmi les touristes et celle contre un complexe touristique dans la ville de Sousse le 26 juin de la même année qui a fait 38 morts, des touristes étrangers pour la plupart. Suite à ces attentats qui ont fait naître des inquiétudes pour l'économie tunisienne, largement dépendante du tourisme, le ministre de l'Intérieur tunisien, Najem Gharsalli, a affirmé que la lutte antiterroriste était en tête des priorités de son département. Les mesures prises par le gouvernement tunisien et le renforcement de la coordination en matière sécuritaire avec les autorités algériennes, qui ont affirmé que l'Algérie était prête à mettre son expérience dans la lutte antiterroriste à la disposition des Tunisiens, ont permis, selon des rapports officiels, d'éliminer de nombreux terroristes et d'arrêter un nombre important de suspects liés au terrorisme. Alors que la situation sécuritaire connaissait une "relative amélioration", la Tunisie a de nouveau été frappée par le terrorisme le 24 novembre dernier lorsqu'une attaque terroriste a ciblé un bus de la sécurité présidentielle en plein centre de Tunis. Un attentat suite auquel le président tunisien, Béji Caid Essebsi, a décrété l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire tunisien pour une durée de 30 jours et un couvre-feu dans le Grand Tunis. Fermeture de plusieurs infrastructures touristiques Cible de plusieurs attentats terroristes, le secteur du tourisme en Tunisie a enregistré une baisse sensible dans le nombre de touristes étrangers. Dans ce contexte, la ministre tunisienne du Tourisme, Selma Elloumi avait indiqué que le nombre de touristes étrangers avait baissé cette année à 4.800.000 touristes, soit une baisse de 26 % par rapport à l'année dernière. Ainsi, les revenus du secteur ont baissé de 33%. Si le ministère du tourisme évite d'évoquer du nombre de structures ayant fermé leurs portes, certaines sources parlent de plus de 150 entreprises hôtelières fermées dont 50 dans l'île de Djerba, l'une des meilleures destinations en Tunisie. Selon le président de l'association des agences de voyages en Tunisie, Mohamed Ali Bentoumi, certaines infrastructures hôtelières n'ont enregistré aucune réservation en dépit des efforts consentis. Pour remédier à cette situation, les autorités tunisiennes avaient pris série de mesures visant à drainer les touristes étrangers en misant sur de nouveaux marchés comme la Chine, la Russie, l'Iran et l'Afrique. Par ailleurs, le secteur tunisien s'est appuyé sur le marché algérien pour sauver la saison estivale. A cet effet, les autorités tunisiennes ont procédé à l'amélioration des services au niveau des postes frontaliers et au renforcement du transport aérien entre les deux pays pour accueillir les 271.218 touristes algériens. Cependant, les efforts des autorités tunisiennes en faveur du secteur touristique à la faveur d'une amélioration "relative" de la situation sécuritaire, ont été sapés suite à l'attentat ayant ciblé en novembre dernier un bus de la garde présidentielle à Tunis.