L'eurodéputé, Charles Tannock, a appelé l'Union européenne (UE) à mettre davantage l'accent sur la sécurité et la migration et à plus de souplesse dans ses relations avec l'Algérie qu'elle doit soutenir dans le cadre la Politique européenne de voisinage (PEV) révisée eu égard à son rôle dans la stabilisation de la région. Le parlementaire européen a souligné la migration et la sécurité comme les principaux défis auxquels l'UE et son voisin l'Algérie doivent faire face de toute urgence, dans une contribution intitulée "Il est temps d'abandonner l'approche uniforme dans les relations entre l'Union européenne et l'Algérie", publiée sur la revue en ligne "The Parliament" dans son édition du 4 janvier 2016. "L'Algérie est un partenaire commercial vaste et important, géographiquement proche, doté d'une politique stable dans la région qui doit être soutenu et appréhendé comme un partenaire dans la lutte contre le terrorisme, l'immigration illégale et le crime organisé, y compris la traite des personnes", a-t-il plaidé. Préconisant un renforcement de la coopération algéro-européenne, notamment sur le plan sécuritaire, cet eurodéputé, membre de la commission Affaires étrangère du Parlement européen, a affirmé que "l'Algérie est en position de force pour jouer un rôle important dans les activités de contre-terrorisme et de collecte de renseignements dans la région". Les années quatre-vingt-dix, en référence à la décennie noire, a-t-il poursuivi, ont permis à l'Algérie d'avoir "une expérience précieuse" dans ce domaine. Selon Charles Tannock, l'Algérie a largement échappé aux horreurs de la guerre civile et au chaos de la Syrie, du Yémen, de la Libye, et la montée du groupe autoproclamé Etat Islamique (EI) en Irak et en Libye. "L'Algérie a, dans un passé récent, mené une guerre acharnée contre ses propres terroristes djihadistes qui ont largement été vaincus, bien que la situation dans le Sahel demeure fragile", a-t-il rappelé. "Faire face au trafic de drogue et la criminalité organisée transnationale sont également des domaines où les Etats membres de l'UE ont un intérêt à collaborer avec les pays voisins", a-t-il ajouté. Le parlementaire européen a appelé, en outre, l'UE à engager un dialogue bilatéral avec l'Algérie dans la crise migratoire, notamment sur la lutte contre le trafic d'êtres humains dans la mesure où le pays est situé sur la route dite de la "Méditerranée occidentale" qui a vu environ 5.000 migrants illégaux entrer en Europe en 2015. "L'Algérie est en meilleure position pour exploiter les possibilités de coopération offertes par l'UE", a-t-il relevé, soulignant que la négociation, en cours, du plan d'action PEV avec l'UE, fournit à l'Algérie "l'occasion idéale" pour diversifier son économie. L'Algérie a déjà bénéficié, entre 2014 et 2017, de 148 millions d'euros attribués au titre de l'instrument européen de voisinage pour la mise en œuvre des réformes concernant le marché du travail, la diversification de l'économie et la réforme de la justice, en plus de sa participation, en tant que pays partenaire, dans le programme "Erasmus" lancé dernièrement. Il y a quelques mois, un dialogue politique UE-Algérie sur les questions de l'énergie visant à augmenter la production algérienne d'énergie renouvelable avec l'aide d'experts de l'UE, a été lancé, a encore rappelé cet eurodéputé qui a soutenu que "ces éléments combinés favorisent un sentiment croissant de partenariat et illustrent comment l'UE peut apporter une valeur ajoutée à ses voisins les plus proches, comme prévu par la PEV". Pour cet eurodéputé britannique, la mise en place d'une zone de libre-échange entre l'Algérie et l'UE en 2020 "sera un moment symbolique et devrait ouvrir la voie à d'autres améliorations des liens économiques et politiques plus larges". "Le moment est venu pour l'UE de redynamiser sa politique européenne de voisinage et de négocier un plan d'action PEV complet avec l'Algérie", a-t-il conclu.