Yennayer, le nouvel An amazigh célébré le 12 janvier de chaque année, est un moment fort attendu par la population de Médéa qui, pour des considérations culturelles mais également religieuses, accueillent dans la joie et la communion cet évènement. La célébration de Yennayer, "El-Aàm" ou "Djrez", selon l'appellation empruntée à chaque culture locale, traduit un sentiment d'appartenance à une culture ancestrale qui prend sa source dans les us et coutumes propres aux civilisations qui se sont succédées dans le pays. Yennayer est vécu comme un grand moment de communion et de prière, notamment au sein de certaines confréries religieuses, où cette célébration prend, parfois, les allures d'un rite "mystique" à travers l'organisation de veillées incantatoires et de chants religieux, implorant l'aide et la bénédiction d'Allah pour les biens présents et futurs, comme le faisait, autrefois, les anciens qui, au début de la saison agricole, priaient pour que les récoltes soient bonnes et abondantes. "El-Aâm" ou encore "Djrez" se distingue, en milieu sédentaire, par ses aspects culinaires, symbolisés par des plats traditionnels à base de viande, de poulet et de pâtes faites maison, dont la préparation varie d'une région à une autre. Les plus prisées restent, sans conteste, le couscous et la chakhchoukha. Des plats accompagnés, d ́habitude, de gâteaux traditionnels, dont les "maâreks" (crêpes à base de semoule), ou encore "rfiss", mélange de galettes de pain, de semoule et de dattes, qui sont servis accompagnés de café et/ou de thé à la menthe durant toute la durée de la fête. A Médéa, la célébration de Yennayer donne lieu à une sorte de "baptême" d'enfants en bas âge, consistant à regrouper l ́ensemble de la fratrie au milieu d ́une pièce et de déverser sur leur tête le contenu d ́une bourse, en tissu, remplie de treize fruits secs et friandises, communément appelée "treize" ou "djhaâz". Cette pratique, encore en vogue dans de nombreuses familles citadines, est une façon de souhaiter richesse, bonheur et prospérité. D ́autres familles profitent du Nouvel An amazigh pour effectuer la première coupe de cheveux du benjamin de la famille.