La société civile devrait s'organiser en réseaux afin de jouer son rôle en tant que partenaire dans le développement de la pêche et de l'aquaculture et la préservation de la ressource, ont estimé jeudi à Alger des représentants de ce secteur. "Toutes les bonnes énergies doivent fédérer leurs efforts pour réussir notre travail dans le secteur", a indiqué Kamel Negheli, chef de cabinet chargé de la pêche et d'aquaculture au ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche. Il a rappelé à ce titre que le programme sectoriel "Aquapêche 2020" avait été élaboré en concertation avec trois partenaires: l'administration, la profession et les scientifique. "Mais, il manque d'autres partenaires notamment la société civile qui peut nous aider dans la gestion et le développement des activités prévues", a-t-il dit lors d'une rencontre d'information sur la préparation des évènements et manifestations à venir notamment la conférence régionale sur la pêche artisanale en Méditerranée qui va se tenir du 7 au 9 mars à Alger ainsi que la 4eme édition de l'opération "Ports bleus". "Il y a un potentiel dans le mouvement associatif et la société civile pouvant constituer le quatrième partenaire qui va nous permettre d'avoir un éclairage inédit sur la conduite de nos activités de développement et de gestion", a-t-il ajouté. Le réseau algérien des associations de la pêche artisanale (RAAPA) est le premier réseau de professionnels et amateurs à être créé pour défendre la filière des petits métiers, longtemps marginalisée aussi bien au niveau national qu'international, et ce, malgré son importance sur le plan socioéconomique. Le président du RAAPA, Hacène Hamdani, a dit avoir saisi l'opportunité du regain d'intérêt de la communauté internationale vis-à-vis de la pêche artisanale pour créer ce réseau qui fédère 17 associations au niveau national. D'après lui, ce réseau compte relever plusieurs défis dont la sensibilisation des pêcheurs à protéger la ressource, à créer des projets durables dans la pêche artisanale et à former les professionnels sur les techniques de pêche durable et la préservation de l'environnement, a indiqué ce professionnel. Mais, "la priorité actuelle c'est la protection du métier de la pêche artisanale que beaucoup de gens quittent en raison du manque de la ressource et des conflits d'intérêts en mer entre les grands bateaux de pêche et les petits", a-t-il précisé. Le vide juridique qui caractérise la pêche artisanale devrait être aussi comblé pour préserver ce métier qui fait vivre des milliers de familles dans des zones souvent enclavées, a-t-il recommandé. "La création de ce réseau vise à créer une base de collaboration positive pour réussir le développement de cette branche", estime ce professionnel qui souligne la volonté des pouvoirs publics à impliquer la société civile dans le programme de développement du secteur. Ce genre de réseaux est appelé à participer aux évènements nationaux et régionaux pour défendre les intérêts de la profession et être partie prenante aux solutions proposées. La tenue de la conférence régionale sur la pêche artisanale de la Commission générale de la pêche en Méditerranée et en mer Noire (CGPM) en mars prochain à Alger sera une occasion pour les professionnels algériens d'exposer leur vision et de défendre leurs intérêts au sein de la région. "Cette conférence sera une opportunité pour présenter la pêche artisanale en Algérie, ses enjeux, ses défaillances, et la vision pour son développement à l'instar de ce qui se fait dans les pays méditerranéens", a indiqué le président de la Chambre algérienne de la pêche et de l'aquaculture, Chouaïb Lagab. "Le sort de cette activité créatrice de richesse fait face à un défi majeur: préserver le métier d'un côté et protéger la ressource d'un autre côté", a-t-il dit. D'après les chiffres du ministère 100 embarcations d'environ 4,80 mètres de longueur, peuvent employer jusqu'à 300 personnes sans compter l'impact induit sur les ménages subsistant de cette activité. Cette activité artisanale qui fait travailler quelque 22.000 professionnels et représente 60 à 70% de la flottille nationale.