Un appel a été lancé par le ministère de l'Energie aux industriels nationaux d'investir dans la fabrication des équipements à efficacité énergétique destinés au secteur du bâtiment, qui reste un créneau quasiment inexistant. "J'appelle les investisseurs algériens à investir dans les équipements à efficacité énergétique car si nous continuions à importer ce genre d'équipements, nous ne pourrions pas atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés", a affirmé le sous-directeur chargé de la promotion des énergies nouvelles au ministère de l'Energie, Menadi Rachedi, lors d'un séminaire organisé, mardi à Alger, par l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE). Selon lui, le programme national d'efficacité énergétique, lancé il y a une année, implique la création d'un nouveau marché à saisir par les industriels. A titre d'illustration, ce programme prévoit de mettre en place des dispositifs d'isolation thermique pour 100.000 logements annuellement jusqu'en 2030. Il projette aussi de remplacer les lampes à incandescence par les lampes économiques d'ici à 2020, ce qui représente 50 millions de lampes économiques à produire en quatre ans. Pour atteindre l'objectif de l'efficacité énergétique dans différents secteurs, l'Etat algérien dépensera, en quinze ans, 10 milliards de dollars, a-t-il fait savoir. A ce propos, le directeur général de l'APRUE, Mohamed Salah Bouzeriba, a assuré de l'engagement de son organisme à accompagner les entreprises, intéressées par cette filière industrielle, dans la réalisation de leurs investissements. Selon lui, l'APRUE est disposée non seulement à jouer le rôle de "trait d'union" entre les opérateurs économiques et le ministère de l'Industrie et des mines mais aussi à encadrer les entreprises et à leur réaliser des études pour leur permettre d'optimiser leurs investissements. Présent à cette rencontre, le responsable de l'action internationale à l'Agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), François Greaume, a fait part de la volonté de cette agence d'accompagner l'Algérie dans la réalisation de ses objectifs d'efficacité énergétique. Les pays en voie de développement, a-t-il affirmé, ont la possibilité de réduire jusqu'à 30% de leur consommation énergétique en adoptant un certain nombre de bonnes pratiques. En marge de cette rencontre, M. Bouzeriba a indiqué à l'APS que l'APRUE effectuait actuellement des démarches auprès de certaines banques pour dégager des financements au profit des opérateurs qui souhaitent se lancer dans la production des lampes économiques ou d'isolants thermiques. "Des entreprises se sont déjà rapprochées de l'APRUE pour exprimer leur intérêt à la fabrication d'équipements à efficacité énergétique", observe-t-il, en précisant, néanmoins, qu'il reste encore du chemin à parcourir pour convaincre un plus grand nombre d'entreprises à s'y engager. "Sur les 100.000 logements à isoler annuellement, nos entreprises (qui ont le potentiel) sont en mesure de prendre en charge 10.000 chaque année, ce qui est encore peu", indique-t-il. Mais de son point de vue, le code des investissements et les facilitations accordées aux entreprises qui investissent dans le Sud et les Hauts Plateaux pourraient accélérer les choses. Actuellement, le secteur du bâtiment absorbe 42% de la consommation globale en énergie du pays.