BIR LAHLOU (territoires sahraouis libérés) - Le Front Polisario a dénoncé les tentatives de la presse et des officiels marocains de semer la "confusion" et l'"amalgame", au sujet de la décision de la Cour européenne annulant l'accord de coopération d'agriculutre UE-Maroc, dans une déclaration du Coordinateur sahraoui avec la MINURSO, Mhamed Khadad. "La presse et les officiels marocains versant dans l'amalgame et la confusion tentent ces jours-ci, de faire passer le résumé du mémoire de recours contre l'arrêt rendu le 10 décembre (2015) annulant l'accord de coopération UE-Maroc, qui vient d'être publié dans le Journal officiel de l'UE, comme une décision de la Cour ou qu'il s'agit d'une nouvelle position du Conseil de l'Union européenne (UE)", a écrit M. Khadad dans une déclaration parvenue dont une copie est parvenue à l'APS. La Cour européenne avait décidé le 10 décembre dernier d'annuler l'accord de coopération UE-Maroc, en matière de produits agricoles, de produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche au motif qu'il inclut le territoire sahraoui. M. Khadad, a expliqué que dans le journal officiel, le Conseil de l'UE n'a fait que reprendre l'ensemble des arguments qu'il avait développé devant le Tribunal, et qu'il "n'y avait pas de nouveau", comme le prétend Rabat. Pour le responsable sahraoui, le Front Polisario tient à souligner deux points qui seront déterminants. "D'abord, le Conseil de l'UE avait annoncé qu'il formerait une demande de sursis à exécution de l'arrêt du 10 décembre. Or, il y a renoncé, persuadé que s'il faisait ce recors il était sûr de perdre. C'est une nouvelle victoire pour le peuple sahraoui". Ensuite, a-t-il précisé, "le Conseil ne reprend en aucun cas la thèse du Maroc selon laquelle le royaume serait souverain au Sahara Occidental". "Dans le cadre de la procédure (juridique), le Conseil de l'UE et la Commission européenne, ont reconnu que le Maroc n'avait pas de souveraineté sur le territoire du Sahara occidental, ni aucun mandat international pour administrer ce territoire, et que le Front Polisario était le seul représentant du peuple sahraoui", a rappelé M. Khadad. Pour le responsable sahraoui, ce sont là des "acquis définitifs", qui ne peuvent pas être remis en cause par la procédure d'appel. "Aussi, le Front Polisario a demandé solennellement au Conseil et à la Commission de l'UE d'assumer les conséquences de leur prise de position: dès lors qu'ils reconnaissent que le Maroc n'est pas souverain au Sahara Occidental, comment peuvent-ils justifier d'y appliquer l'accord conclu avec le Maroc? et que répond le Maroc au Conseil et à la Commission qui dénient sa souvrainetésur le Sahara occidental?", s'est interrogé M. Khadad, concluant que "dans ces conditions, le Front Polisario attend avec sérénité l'avancement de la procédure".