Le représentant du Front Polisario à l'ONU, M'hamed Khadad, a estimé dimanche à Dakhla que la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) n'avait réalisé aucun progrès en matière des droits de l'Homme au Sahara Occidental occupé. Dans une déclaration à l'APS en marge des travaux du 14e Congrès du Front Polisario, M. Khadad a imputé cette situation au "soutien français au Maroc au niveau du Conseil de sécurité", ce qui entrave, a-t-il dit "le règlement de cette question". L'agenda français depuis 1975 "favorise la tension et la division au Maghreb arabe et entrave les efforts en faveur d'une solution démocratique et juste au conflit au Sahara Occidental qui relève de la décolonisation et l'édification maghrébine", a soutenu le responsable sahraoui. M. Khadad a, par ailleurs, relevé des "percées" pour les Sahraouis, citant "la décision d'annulation par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), le 10 décembre 2015, de l'accord agricole entre l'UE et le Maroc, dans laquelle elle reconnaît que le Front Polisario est le représentant légitime du peuple sahraoui et que le Maroc n'a aucune souveraineté sur les territoires sahraouis occupés". Selon lui, ces développements positifs montrent que "la politique européenne au cours des quarante dernières années était erronée et qu'il convient de la revoir car on ne fonde pas de politique sur l'injustice et le mépris des lois et de la légalité internationale". M. Khadad s'est également félicité de l'adoption par le Parlement européen, le 17 décembre 2015, de son rapport sur les droits de l'homme, dans lequel il a notamment demandé l'élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l'homme au Sahara Occidental et appelé au respect des droits fondamentaux des Sahraouis, notamment leur liberté d'association et d'expression, souhaitant que les Nations unies "prennent cela en considération". S'agissant de la visite du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, prévue dans la région en janvier 2016, le responsable sahraoui a estimé qu'elle s'inscrivait dans le cadre de ces développements positifs. Pour M. Khadad, "la responsabilité de l'impasse incombe au Maroc et à la France", rappelant qu'"excepté le soutien apporté par la Jordanie, la France était isolée lors des débats au Conseil de sécurité le 8 décembre dernier". Pas moins de treize (13) Etats dont quatre (4) membres permanents du Conseil de sécurité avaient appelé à la reprise des négociations directes, à l'instar du secrétaire général de l'ONU qui avait affirmé dans sa déclaration du 4 novembre que l'option marocaine d'autonomie entravait le règlement de cette question, a souligné M. Khadad. Soulignant que le Conseil de sécurité avait apporté son soutien à l'envoyé personnel du SG de l'ONU dans la région, Christopher Ross, et aux efforts de Ban Ki-moon, le responsable sahraoui a souhaité que la visite de ce dernier dans la région facilite le règlement du conflit au Sahara occidental et permette d'aller vers la décolonisation de cette dernière colonie en Afrique.