Le médiateur de l'ONU au Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a rencontré séparément les délégations présentes à Koweït pour tenter de relancer les négociations entre les rebelles yéménites et le gouvernement qui proteste contre des violations de la trêve, ont indiqué mardi les Nations unies. Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a rencontré séparément lundi soir la délégation des rebelles houthis, celle du gouvernement, des diplomates et d'autres personnalités, indique un communiqué de l'ONU. La délégation du gouvernement a toutefois réaffirmé qu'elle ne reprendrait les pourparlers "directs ou indirects" qu'une fois évacuée une base militaire prise samedi par les rebelles. Le chef de cette délégation Abdel Malak al-Mekhlafi, qui est également ministre des Affaires étrangères, a indiqué à des médias qu'il poursuivrait les contacts avec l'émissaire de l'ONU en dépit de la suspension des pourparlers. Selon le communiqué de l'ONU, les discussions séparées de lundi soir ont porté sur "la finalisation du cadre (des négociations) qui englobe les propositions des deux délégations et réduit les divergences qui les séparent". L'émissaire de l'ONU a également évoqué, lors de ces discussions, les moyens de résoudre le différend né de l'occupation par les Houthis de la base militaire des Al-Amaliqa, située au nord de Sanaa. M. Mekhlafi a assuré que le gouvernement ne reprendrait les négociations que si les rebelles se retiraient de cette base et que des garanties étaient données concernant le respect du cessez-le-feu décrété le 11 avril au Yémen. Le diplomate onusien avait réussi samedi à organiser des pourparlers directs, les premiers depuis le lancement des négociations le 21 avril, selon des membres de cette délégation. En mars 2015, le conflit au Yémen a pris une dimension régionale avec l'intervention d'une coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite pour aider le gouvernement à chasser les rebelles de territoires conquis fin 2014, dont la capitale Sanaa. Le conflit a fait quelque 6.400 morts, pour la moitié des civils, et plus de 30.000 blessés depuis mars 2015, selon des estimations de l'ONU.