L'Etat de Palestine poursuit sa bataille diplomatique pour renforcer sa présence dans les structures internationales, et cette fois-ci, va tenter d'arracher un vote, en faveur de l'adhésion à Interpol, de la police palestinienne qui remplit tous les critères requis pour intégrer l'organisation qui tient sa réunion annuelle à Bali (Indonésie). Après avoir rejoint l'Unesco, l'ONU la CPI, l'Etat de Palestine pourrait devenir membre d'Interpol les deux prochains jours. Malgré que le vote concernant cette démarche n'est pas à l'ordre du jour, pourtant soutenue par nombre de pays notamment par la Turquie, les Palestiniens espèrent bien que les 190 membres d'Interpol se prononcent durant la 65e assemblée générale (AG) de l'organisation des polices du monde entier. La bataille diplomatique n'est pas finie pour l'Autorité palestinienne. Ainsi, dans le cadre de sa stratégie de reconnaissance internationale, elle a chargé une délégation pour participer à une réunion d'Interpol qui se tient du 7 au 10 novembre sur l'île indonésienne. Selon l'Agence palestinienne (Wafa), la délégation comprend des représentants du ministère de l'Intérieur et du ministère des Affaires étrangères. Ces derniers tiendront une réunion afin de discuter de la façon d'aborder la récente décision du Comité exécutif d'Interpol de la formation d'un Comité pour l'adhésion plutôt de mettre les demandes d'adhésion à l'ordre du jour de la réunion. En effet, le comité exécutif d'Interpol "a rejeté la demande palestinienne d'un vote lors de la 65e (AG) et a renvoyé notre demande à un comité d'experts pour examiner notre demande", a expliqué le Ministre des Affaires étrangères palestinien, Ammar Hijazi. Néanmoins, ces responsables palestiniens seront à la réunion afin que le comité enregistre la protestation palestinienne, a-t-on précisé. La Palestine a de bonnes chances d'intégrer Interpol Pour Xavier Abu Eid, porte-parole de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), cette adhésion n'est pas une faveur, mais un droit. "La question est : pourquoi la Palestine ne pourrait pas être membre d'Interpol ? Cela fait maintenant près de 20 ans que nous développons les capacités de notre police. Nous remplissons tous les critères, ce qui montre que la police palestinienne est au niveau", a-t-il expliqué. "Ce n'est pas une décision politique. Cela n'apportera pas plus de droits au peuple palestinien. Il s'agit par contre du droit pour un Etat d'améliorer ses services et d'être renforcé alors même que nous sommes sous occupation", argumente-t-il. Pour le site européen d'informations Bruxelles2, qui avait annoncé la possibilité d'adhésion de la Palestine à Interpol, la Palestine a de "bonnes chances" d'intégrer cette organisation internationale importante. Le site indique également que l'Etat palestinien reçoit de l'aide pour se mettre en conformité avec les exigences techniques et législatives demandées par Interpol. Cette aide est apportée par un représentant de la mission de l'Union européenne pour le soutien à la police palestinienne, Joeri Van Nuffel, qui est un ex-officier d'Interpol. Son but est, en particulier, de créer une base, pour les échanges d'informations entre l'Etat de Palestine et Interpol, qui serait conforme aux standards du droit international. Il est également chargé d'aider la police palestinienne à atteindre le niveau technique nécessaire. Les responsables palestiniens avaient présenté leur demande d'adhésion à l'organisation internationale en août 2015, dans le cadre des poursuites judiciaires pour crimes de guerre qu'ils avaient engagées contre l'occupant israélien, et dans la foulée desquelles ils avaient tenté de rejoindre plus de 15 organisations internationales. L'initiative avait été expliquée entre autres par la nécessité de mener des enquêtes contre des citoyens palestiniens ayant fui à l'étranger. La Palestine est membre de l'organisation de coopération islamique depuis 1969, de la Ligue arabe depuis 1976 et de l'Unesco depuis 2011. En 2012, elle-même acquis le statut d'observateur à l'ONU. En 2015, la Palestine devient le 123e membre de la Cour pénale internationale (CPI).