Le monde célébrera dimanche la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien à l'heure où la Palestine continue d'arracher des acquis diplomatiques, mais qui restent symboliques, car rien n'a été fait pour contraindre Israël de cesser ses agressions dans les territoires occupés. Au siège de l'Organisation des Nations Unies (ONU), le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien se réunit le 29 novembre comme chaque année en séance extraordinaire pour célébrer la Journée, comme le prévoient les résolutions du 2 décembre 1977, du 12 décembre 1979, du 1er décembre 2005 et d'autres résolutions pertinentes. La célébration cette année de la journée du 29 novembre intervient au moment où l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) enchaîne des victoires diplomatiques, dont la dernière en date est un vote de la troisième commission de l'ONU, chargée des Affaires sociales, culturelles et humanitaires, en faveur du droit du peuple palestinien à l'autodétermination. En 2015, le drapeau palestinien a été hissé dans les offices de l'ONU, suivant l'adoption par l'AG de la résolution visant à hisser les couleurs des Etats non membres observateurs de l'Organisation. S'ajoute à la liste des acquis, l'adhésion en avril dernier de la Palestine à la Cour pénale internationale (CPI). Au-delà du symbole, cette démarche constitue, de l'avis même des dirigeants de l'OLP, "un jalon dans la lutte de notre peuple pour la conquête de ses droits inaliénables". Cet acquis a ouvert la voie à des investigations sur les agressions d'Israël dans les territoires palestiniens". Toutefois, des lenteurs caractérisent des démarches au niveau de cette instance concernant les crimes perpétrés par l'occupation israélienne contre le peuple palestinien. D'autres succès diplomatiques pour l'autorité palestinienne, son admission en 2011 à l'Unesco en tant que membre à part entière, et qui a vu le vote surprise de la France en faveur de la Palestine. Ils prennent la parole à cette occasion à l'ONU, le Secrétaire général, le président de l'Assemblée générale (AG), le président du Conseil de sécurité et les représentants des organes des Nations Unies compétents et des organisations intergouvernementales, ainsi que des représentants de la Palestine. La date du 29 novembre a été retenue en raison de sa signification particulière pour le peuple palestinien. Ce jour-là en effet, l'AG a adopté, en 1947, la résolution 181, connue par la suite sous le nom de résolution sur le plan de partage de la Palestine. Pas moins de 135 pays reconnaissent la Palestine Avec la tenue en décembre d'une séance spéciale au cours de laquelle les députés grecs devraient reconnaître l'Etat palestinien indépendant, la Grèce sera peut-être le 136e pays à reconnaître la Palestine. Ce nouveau redéploiement au niveau international, a été amorcé à travers la Suède qui avait reconnu en juin dernier en tant la Palestine en tant qu'Etat. Le parlement britannique a appelé le gouvernement à faire de même, le Congrès espagnol également, le Parlement français s'est aussi prononcé en faveur d'une reconnaissance. Ce ne sont pas moins de 135 Etats membres de l'Organisation des Nations Unies (ONU) qui considèrent aujourd'hui la Palestine comme égal, sur les 193 pays que compte l'ONU, soit 69,9%. --De belles avancées mais encore des blocages La conversion en acquis politiques de certaines victoires symboliques arrachées jusque-là par la Palestine reste difficile. Des ONG et des députés de divers pays ont appelé à la levée du blocus imposé par Israël sur Ghaza et à la désescalade de la violence dans les territoires palestiniens occupés, en vain. Aucune partie n'avait les cartes en main pour porter un coup décisif et être capable d'imposer des conditions pour fin aux agressions israéliennes dans les territoires palestiniens. "Un an après les derniers affrontements ruineux à Ghaza, la sécurité et l'espoir à Ghaza et en Cisjordanie occupée, y compris à Al Qods-est, demeurent à un niveau très bas", a déploré récemment le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, appelant la communauté internationale à "jouer un plus grand rôle afin de sortir de l'impasse". Il a invité le Quartette pour le Proche-Orient à poursuivre ses efforts afin de préserver la viabilité d'un Etat palestinien et de créer les conditions d'une reprise de négociations sérieuses". A ce titre, la Maison Blanche a écarté l'éventualité que les négociations entre Palestiniens et Israéliens reprennent d'ici à la fin du mandat du président américain Barack Obama en janvier 2017, après l'échec en avril 2014 de la dernière initiative de M. Kerry. Une centaine de Palestiniens ont été tués et plus de 2.000 autres blessés ces derniers temps par des tirs des forces de l'occupation depuis le début des agressions israéliennes dans la région en octobre dernier.