Les bureaux de vote de la localité balnéaire d'Ain El Turck, sur la corniche oranaise, ont enregistré une participation jugée "acceptable" dans la matinée de ce jeudi, une forte présence des séniors, qui ont pour une bonne partie, été accompagnés par leurs enfants, a-t-on relevée. Au centre de vote de Cap Falcon, établi à l'école primaire Belarbi-mohamed , Houaria, 67 ans n'aurait raté ce rendez-vous pour rien au monde. Accompagnée de ses deux fils, qui votent, eux aussi dans le même centre, elle a tenu à accomplir son devoir de citoyenne. Sa petite fille de neuf ans a accompagné le petit groupe. "C'est pour lui inculquer la citoyenneté et la culture de vote", souligne sa grand-mère. Ses deux fils reconnaissent qu'"elle y est pour beaucoup s'ils sont là aujourd'hui". "Elle nous a pas laissé le temps d'hésiter. Elle, qui a connu l'amertume d'être un sous-citoyen sous le joug colonial, sait apprécier la valeur de cette Algérie indépendante, et celle d'être un citoyen à part entière", a dit son fils ainé. Les deux frères de Houaria sont tombés au champ d'honneur, durant la guerre de libération nationale. Durant la colonisation, la sexagénaire a connu la peur, la misère, le mépris, qui resteront gravés à jamais dans sa mémoire. Pour elle, "aller voter est sa façon de continuer à défendre la patrie, comme l'ont fait ses aïeux". Ahmed, un fonctionnaire de 57 ans, rencontré dans ce même centre de Cap Falcon, qui compte 3 bureaux de vote plus un bureau d'orientation, partage le même avis. Il s'est réveillé tôt pour aller accomplir son devoir. "Ma voix, je ne laisserai personne la prendre. Je tiens à la donner à qui j'estime le plus méritant", a-t-il avancé sur un ton déterminé. Son fils de 21 ans, qui vote pour la première fois, beaucoup moins enthousiaste, reconnait qu'il est là pour "accompagner son père". Etudiant, il fait partie des "jeunes insouciants et pas très portés sur la chose politique", confie le père su un air taquin. "Je passe mon temps à lui dire que partir à l'étranger n'est aussi facile qu'il ne le croit, et qu'il fera mieux de tracer son chemin dans son propre pays. Mais, il vit dans ce fantasme, d'une vie toute faite en Europe", a-t-il ajouté. Farid, la quarantaine, est venu voter dans le souci de "préserver la stabilité du pays". "En toutes circonstances, il faut se serrer les coudes et faire tout ce qui est faisable pour préserver la stabilité de notre pays", explique-t-il, ajoutant que "voter revêt une grande importance". "Je pense à mes enfants. Je veux leur offrir un meilleur avenir. Un meilleur avenir ne peut être bâti sans stabilité", estime-t-il. Si la participation dans ce centre mixte, a été acceptable, de l'avis de son chef, Seddiki Miloud, le centre du chef lieu d'Aïn El Ain Turck, établi à l'école primaire Mohamed-boumansour, réservé à la gente féminine a enregistré moins d'affluence en cette matinée. En règle générale, les femmes préfèrent venir voter l'après-midi, note Saïd Bouterfes, chef de bureau de vote. El Hadja Mansoura, octogénaire, se déplaçant difficilement à l'aide de sa canne, a décidé de défier la faiblesse et la vieillesse. Tenant une procuration d'une main tremblante, elle explique à l'agent d'accueil qu'elle vient voter à la place de sa fille, malade, qui ne peut pas se déplacer. La Daira d'Aïn El Turck, composée de quatre communes, compte plus de 61.900 inscrits, attendus pour voter dans 22 centres de vote regroupant 130 bureaux. La commune d'Aïn El Turck compte, à elle seule, 24.000 inscrits, répartis sur 9 centres de vote, a-t-on appris auprès du SG de la même daïra, Abdelghani Yetou.