Les opposants au président Nicolas Maduro ont manifesté lundi au Venezuela pour la huitième semaine consécutive réclamant des élections anticipées, dans un climat de violences qui a déjà fait 51 morts, selon les médias. Le parquet a annoncé la mort lundi de trois jeunes hommes, l'un étant âgé de 22 ans et les deux autres de 19 ans, tués par balles lors d'une manifestation dans l'Etat de Barinas (ouest).Le bilan se porte désormais à 51 morts depuis le début de cette vague de protestations le 1er avril, qui a aussi fait près d'un millier de blessés, selon les sources. Selon le vice-président Tareck l'Aissami, les manifestants à Barinas, ont incendié le siège du Parti socialiste gouvernemental (PSUV), attaqué des détachements militaires et de la police, pillé des commerces et détruit un magasin de médicaments. A Caracas, les forces de l'ordre ont dispersé les manifestants - environ 20.000 selon les estimations, qui tentaient, avec des membres de la Fédération médicale vénézuélienne (FMV), de rejoindre le ministère de la Santé pour y dénoncer une situation "catastrophique" des hôpitaux. Malgré les violences, les opposants au chef de l'Etat se mobilisent sans relâche, dans les rues, exaspérés par la crise économique qui frappe leur pays, frappé de plein fouet par l'effondrement des cours du brut qui se traduit par une grave pénurie d'aliments et de médicaments. Comme à chaque manifestation anti-Maduro, un défilé de partisans du président était parallèlement organisé face au palais présidentiel de Miraflores, où doit les accueillir Nicolas Maduro, qui appelle à une Marche pour la paix mardi. L'opposition entend maintenir la "pression" dans les rues, malgré la fatigue de 52 jours de mobilisation. Tenant le gouvernement pour responsable de la crise économique du Venezuela, plus de 200.000 personnes ont manifesté samedi, à Caracas et à San Cristobal (ouest), pour exiger des élections anticipées. Le chef de l'Etat a accusé ses adversaires d'être à l'origine d'une agression "sauvage" samedi contre l'un de ses partisans, Orlando Figuera, 21 ans, frappé, poignardé et grièvement brûlé en marge d'une mobilisation d'opposants, a-t-il dit. Une enquête a été ouverte. Le président Maduro, dont le mandat s'achève fin 2018, a appelé une nouvelle fois l'opposition à "une table de dialogue pour la paix". Cette option est jusque-là fermement rejetée par les anti-Maduro qui exigent d'abord un calendrier électoral et l'abandon du projet de réformer la Constitution. Une précédente tentative de dialogue, fin 2016, avait échoué.