Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a appelé l'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) à faire preuve d'esprit d'initiative et d'innovation en vue d'impulser une dynamique réelle dans la mise en œuvre de la politique énergétique nationale tout en veillant au respect des dispositions légales et réglementaires. Certes, "beaucoup d'efforts ont été fournis, mais il reste beaucoup à faire", a déclaré le ministre lors de son intervention prononcée à l'occasion de l'installation d'Arezki Hocini au poste de président du Comité de directoire d'ALNAFT. Dans ce sens, a-t-il poursuivi, ALNAFT doit également innover en vue d'améliorer le climat des affaires et l'attractivité du domaine minier. "La transparence, la prise de mesures adéquates pour mettre un terme à la bureaucratie et la priorité donnée aux solutions gagnant-gagnant doivent prévaloir, car c'est de notre devenir énergétique qu'il s'agit", a-t-il insisté. D'autant plus, a ajouté le ministre, cet organisme doit préparer son devenir par la diligence et la proactivité notamment dans cette période marquée par la baisse des prix de pétrole et par la baisse des investissements qui en découle. En dehors de la loi et de la fiscalité que chaque pays applique souverainement, il est nécessaire, a soutenu M. Guitouni, de faire preuve à la fois d'efficacité et d'écoute, notamment envers les opérateurs, partenaires et investisseurs. "L'expérience des derniers appels d'offres nous interpelle dans ce sens. ALNAFT doit en tirer les leçons et agir pour améliorer les conditions et l'attractivité", a-t-il recommandé. En effet, il a considéré qu'il était "inadmissible" d'organiser deux ou trois appels d'offres qui s'avèrent infructueux, en citant l'exemple d'un pays arabe où le processus d'appel d'offres et la signature des contrats ont duré deux (2) mois, alors qu'en Algérie, cela prend plus d'une année. Sur ce point, il a invité ALNAFT à non seulement renforcer ses capacités de conseil et d'expertise devant lui permettre de consolider et d'approuver les plans de développement à moyen et long termes du secteur des hydrocarbures, mais aussi de devenir une "source de propositions" pour rendre le domaine minier national des hydrocarbures plus attractif et pour préserver, ainsi, les intérêts stratégiques de l'Etat en la matière. Il a aussi préconisé de considérer l'investisseur étranger comme étant un partenaire et non pas comme un sous-traitant. Fiscalité: de légères modifications en vue Abordant la fiscalité pétrolière, le ministre a observé que la baisse des prix du pétrole a rendu le dispositif fiscal pétrolier actuel comme un facteur contraignant à l'investissement dans le domaine des hydrocarbures. En conséquence, a-t-il avancé, l'Algérie devrait opérer de "légères modifications" juridiques dans la loi régissant ce domaine afin d'attirer les investisseurs mais sans toucher au principe fondamental de la loi en vigueur. A ce propos, il a fait savoir que des approches avaient été faites auprès du ministère des Finances, tandis qu'une commission travaille sur cette question de la fiscalité. Dans ce contexte, il a affirmé qu'il n'y avait aucune raison que l'Algérie ne soit pas attractive dans le domaine des investissements en hydrocarbures. Jugeant, par ailleurs, que la conjoncture actuelle de baisse des prix du pétrole n'était pas favorable aux investissements, le ministre a suggéré à ALNAFT de se préparer à l'après-pétrole en "mettant tout dans le panier" (énergies conventionnelles, non conventionnelles, solaire...).