L'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) a dénoncé mercredi la justice marocaine "servile" du Makhzen marocain au service de l'occupation du Sahara occidental, suite au verdict rendu par la Cour d'appel de Rabat dans le procès des militants sahraouis de Gdeim Izik. Au terme d'un procès qui a duré 7 mois, de reports en reports, la Cour d'appel de Rabat a condamné mercredi à l'aube les 20 des 24 prisonniers politiques sahraouis aux mêmes peines de prison que celles prononcées en 2013 par le tribunal militaire de 25 ans à la prison à perpétuité. Les prisonniers politiques sahraouis, rappelle-t-on, sont les principaux leaders du camp de la liberté de Gdeim izik, un camp érigé entre octobre et novembre 2010, en faveur de l'autodétermination et de l'indépendance, au Sahara occidental occupé, que les autorités marocaines ont démantelé dans la répression et le sang. Pour l'AARASD, "ce verdict signifie que la justice civile ne tient pas compte de l'arrêt de la Cour de cassation, justifiant du recours à un appel devant une Cour civile, de l'arrêt du Comité spécial contre la torture indiquant que les condamnations des militants sahraouis, Naama Asfari en particulier, se fondaient sur des aveux obtenus sous la torture, des nombreuses adresses formulées par les associations des droits de l'Homme appelant la justice civile marocaine à mettre en œuvre un procès équitable conformément à ce qu'elle prétend être, une justice dans un Etat de droit", soulignant qu'une justice civile indépendante "ne peut exister au Maroc". "Ce verdict signifie qu'une justice civile indépendante ne peut exister au Maroc tant que le roi n'aura pas admis que son royaume est la puissance occupante d'un territoire, le Sahara occidental, qui n'a pas été décolonisé", a indiqué dans un communiqué cette ONG française qui milite pour le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, relevant que le Makhzen, depuis 42 ans, "enferme l'ensemble de sa population et toutes ses institutions dans un mensonge ne servant qu'à protéger son trône et à maintenir un régime autoritaire". L'AARASD a considéré que ce verdict se retrouve dans le quotidien du Sahara occidental occupé. "Contrôle, répression, chantage à l'emploi ou aux études, sentiment latent d'insécurité. Il se retrouve aussi dans les expulsions d'observateurs, d'élus soupçonnés de soutenir le Front Polisario", a-t-elle expliqué, déplorant l'attitude de la France à l'égard de la non-application du droit international au sujet du conflit du Sahara occidental. "La France, de son côté, n'est-elle pas persuadée que tout peut se régler avec ‘un peu de bonne volonté' sans passer par l'application du droit de la décolonisation et se garde bien de reconnaître que cette justice en défaut est liée à l'occupation du Sahara occidental", a-t-elle ajouté, soulignant que ce verdict "va être pour l'ensemble des Sahraouis, à la fois très douloureux et va signifier qu'aucune tolérance n'est possible avec le Makhzen". L'AARASD a rappelé que seule l'application de l'autodétermination du peuple sahraoui "permettra de régler honorablement ce conflit".