Le Secrétaire général du ministère du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, Mohamed Kheyat a mis l'accent, mardi à Alger, sur la volonté de l'Etat de promouvoir la politique nationale de prévention des risques professionnels, en adoptant des instruments juridiques et normatifs à travers la promulgation de nombreux textes à caractère législatif et réglementaire relatifs à ce domaine. Intervenant lors d'un atelier régional sur "Quel reporting pour la sécurité et la santé au travail dans les objectifs de développement durable: partage d'expérience pour un système efficient de recueil et d'analyse des données en sécurité et santé au travail", M. Kheyat a indiqué que l'Etat avait exprimé la volonté de promouvoir la politique nationale de prévention des risques professionnels, en adoptant des instruments juridiques et normatifs à travers la promulgation de nombreux textes à caractère législatif et réglementaire relatifs à ce domaine, particulièrement la loi N 88-07 relative à l'hygiène, la sécurité et la médecine du travail qui constitue le socle régissant ce domaine. Par ailleurs, la loi N 83-13 du 02 juillet 1983 relative aux accidents du travail et aux maladies professionnelles constitue une plate-forme de protection sociale dès lors qu'elle régit la prise en charge des assurés sociaux et de leurs ayants droit, rappelant que l'Algérie dispose d'une organisation institutionnelle efficiente à travers les différents organismes sous tutelle du ministère du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale pour concrétiser la politique nationale de la prévention. Dans ce sens, M. Kheyat a cité l'Inspection du travail qui veille au contrôle de l'application de la législation en la matière conformément à ses attributions outre la création d'organismes spécialisés ayant des rôles de formation, de consultation et d'études. Il s'agit, a-t-il dit, de l'Institut national de la prévention des risques professionnels (INPRP), de l'Organisme de prévention des risques professionnels dans les activités du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (OPREBATPH) et de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) qui participe à la promotion de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles par des actions menées directement par ses propres structures. Le secteur de la santé contribue également à la promotion de la politique de prévention et sa mise en œuvre à travers la médecine du travail, a-t-il ajouté, soulignant que l'investissement dans la prévention et l'amélioration des conditions de travail au niveau de l'entreprise demeure une exigence dont l'impact est positif sur le rendement des travailleurs. Dans ce contexte, le directeur de l'Organisation internationale du travail (OIT) pour les pays du Maghreb, M. Ali Deyahi a remercié le gouvernement algérien pour avoir financé et accompagné le projet de coopération sud-sud pour le dialogue social et la protection sociale, qui renforce les liens entre l'Algérie et les pays partenaires, permet un échange riche et constructif d'expériences dans les domaines du dialogue social et de la protection sociale et contribue à la mise en place des bases du développement économique inclusif en vue d'atteindre les objectifs du développement durable a l'horizon 2030". Concernant la situation de la sécurité et de la santé au travail, le représentant onusien a regretté le fait que "les maladies et lésions professionnelles mortelles ont augmenté à 2,78 millions/an", précisant que les nouvelles estimations mondiales indiquent que ces maladies représentent 3,94 % du PIB mondial par an, soit près de 3 millions de dollars, ce qui équivaut aux PIB cumulés dans les 130 pays les plus pauvres du monde. "Certains problèmes de sécurité et santé au travail sont d'envergure mondiale et exigent des solutions a l'échelle mondiale", en raison de l'ampleur du problème et les conséquences négatives sur le développement humain, économique et social, a-t-il indiqué insistant sur l'appel lancé par l'OIT en vue de relever ce défi. Par ailleurs, le représentant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Ahmed Guettiche a mis l'accent sur la nécessité de mettre en place un réseau solide de médecins et de techniciens de la médecine du travail, bien informé de tous les postes de travail afin d'assurer une meilleure prise en charge, évoquant les risques mortels auxquels sont exposés les tailleurs de pierres dans la wilaya de Batna, qui ne bénéficient même pas d'une protection sociale. Il a souligné le progrès réalisé par la commission chargée de la définition des métiers pénibles dans le cadre de la nouvelle loi du travail, qualifiant ce travail de feuille de route qui contribuera à jeter les bases d'une liste de maladies et risques professionnels en Algérie". Le représentant de l'organisation patronale, Ahmed Derrar a mis en exergue l'importance d'engager une réflexion sur l'élaboration d'une stratégie nationale visant l'amélioration des conditions de travail, de la santé et de la sécurité des travailleurs, souhaitant que les travaux de cette rencontre aboutissent à de nouvelles recommandations exploitables dans ce domaine.