Des économies appréciables peuvent être faites sur les eaux utilisées dans les activités industrielles représentant des volumes colossaux, et ce, pour chaque complexe industriel, a indiqué lundi à Alger, le Professeur Kamel Eddine Bouhidel, enseignant chercheur à l'Université de Hadj Lakhdar de Batna. Le seul complexe d'El Hadjar engloutie à lui seul 2.000 mètres cube(m3) d'eau par heure, soit l'équivalent de 48.000 m3 par jour, ce qui est considérable, a indiqué le Professeur Bouhidel en ajoutant que des économies appréciables peuvent être faites sur l'eau industrielle. Le Chercheur s'est ainsi exprimé lors d'une table-ronde autour de la problématique de l'eau en Algérie : situation, enjeux et défis de l'exploitation rationnelle et durable des ressources à l'Institut national des études de stratégie globale (Inesg), en présence d'universitaires et de cadres du secteur des ressources en eau. Selon le communiquant, l'usage de l'eau intervient impérativement dans le processus industriel, que ce soit notamment pour le refroidissement, le réchauffement, le dessoudage, ou encore dans le fonctionnement des réacteurs chimiques. Et d'ajouter qu'il est impératif d'intégrer cette vision d'économie de l'eau dans les installations industrielles, en amont, comme cela est fait dans les pays industrialisés depuis bien des années surtout que l'Algérie s'apprête à produire de l'énergie solaire et donc à la filière industrielle des semi produits, particulièrement vorace en eau extra-pure. M. Bouhidel a également indiqué que les rejets polluants et toxiques sont le deuxième volet de la problématique réelle des eaux industrielles qui ne suscite pourtant "malheureusement pas souvent l'intérêt ". Il citera, entre autres, l'exemple de l'usine de l'ENIEM, sise à Tizi-Ouzou qui utilise et rejette des matières extrêmement toxiques et nocives et qui peuvent polluer les eaux des barrages et dont l'impact réel n'est pas mesuré. En ce qui concerne les eaux superficielles, l'Algérie a atteint actuellement un potentiel d'emmagasinement d'eau de 8,4 milliards de m3 par an, sur un potentiel de ressources en eau de 10,5 milliards de m3, approchant ainsi d'une efficacité de l'ordre de 70% de stockage des eaux ruisselantes. " Nous avons fait un saut qualitatif extraordinaire puisque nous sommes passés de 44 à 76 barrages, et bientôt à 84 barrages (à l'horizon 2019 ) qui auront une capacité globale d'environ 9 milliards de m3", note le même responsable. En matière de ressources en eau sous-terraines, " nous avons un potentiel de 2,5 milliards de m3 que nous exploitons, tout en continuant à améliorer les capacités", a-t-il poursuivi. Et d'ajouter qu'au sud, il existe un potentiel de près de 5 milliards de m3 alors qu'uniquement 2,5 milliards de m3 sont aujourd'hui utilisés, mentionnant qu'il reste une marge supplémentaire d'utilisation que le pays peut développer en vue de valoriser les eaux du sud vers la région des hauts plateaux. Selon M. Smati, actuellement le pays produit 3,6 milliards de m3 par an d'eau potable à partir des barrages, soit 30%, alors que 50% sont produits à partir des eaux sous-terraines et 15% à partir des eaux de dessalement d'eau de mer. "Nous avons donc une capacité de 2,1 millions de m3 par jour pour les 11 stations de dessalement en production", a-t-il conclu ajoutant que le secteur agricole demeure un grand consommateur d'eau, utilise pour environs 6,4 milliards de m3 par an de cette ressource vitale .