Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Tayeb Louh a appelé, lundi à Alger, à "armer" les magistrats d'une formation de haut niveau à même de leur permettre de mieux appréhender les plus dangereuses formes du crime organisé auxquelles s'adonnent des organisation criminelles transfrontalières. "L'intérêt accordé à l'éthique de la magistrature, nécessaire à la consolidation de la crédibilité du pouvoir judiciaire, ne suffit pas à lui seul. Le magistrat est appelé à s'armer d'une formation de haut et à acquérir un savoir-faire à même de lui permettre de mieux appréhender les plus dangereuses formes de crime organisé auxquelles s'adonnent des organisations criminelles transfrontalières", a indiqué M. Louh à l'ouverture des travaux de la 23ème réunion du Groupe Afrique de l'Union internationale des magistrats, au Centre international des conférences Abdelatif Rahal, sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. "L'Algérie se félicite de l'effort consenti par l'UIM pour la consolidation des principes de 'Bangalore', socle de la régulation des repères de l'indépendance du magistrat dans le cadre de la déontologie de sa profession". Pour sa part, le président du syndicat national des magistrats (SNM), Djamel Aidouni s'est félicité de "l'intérêt accordé par les hautes autorités au secteur de la Justice en vue de le réformer", à travers "l'ouverture de plusieurs ateliers et la promulgation de nouvelles lois consacrant l'indépendance de la justice dont la charte d'éthique du magistrat". "Le magistrat se doit de s'imprégner des vertus et des valeurs de contrôle de soi, de s'éloigner de tout ce qui porte préjudice à sa profession et de ne pas se laisser influencer par les médias et l'opinion publique dans les affaires qu'il traite", a indiqué M. Aidouni, ajoutant que "le magistrat doit être neutre et s'armer de savoir et de connaissances". Mettant l'accent sur l'importance de la réunion d'Alger, le président de l'UIM a estimé que la réunion "est une opportunité de présenter les contributions des pays en matière d'éthique", soulignant le rôle "actif" du syndicat national des magistrats depuis son adhésion à l'Union internationale en 2008. Intervenant à cette occasion, le président du Groupe Afrique de l'UIM a annoncé que la réunion d'Alger sera sanctionnée par d'"importantes" recommandations à même d'élever le niveau des magistrats et d'exhorter à l'impératif de respecter l'éthique de la profession conformément à de "multiples approches", car a-t-il indiqué, "un magistrat corrompu ternit l'image de la profession". A rappeler que la séance d'ouverture des travaux s'est déroulée en présence du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, du président de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Said et du président de la Haute instance indépendante de la surveillance des élections (HIISE), Abdelwaheb Derbal.