L'Algérie dispose toujours "d'une fenêtre d'opportunités" pour se défaire de sa dépendance au pétrole et asseoir une économie diversifiée grâce à un dosage de politiques économiques qui concilie ajustement budgétaire et croissance, a indiqué mercredi le Fonds monétaire international (FMI). Dans son rapport d'évaluation de l'économie algérienne, établi au titre de l'article IV du Fonds, l'institution de Bretton Woods soutient que les autorités disposent encore " d'une fenêtre d'opportunités" pour "atteindre le double objectif de stabilisation macro-économique et de promotion d'une croissance durable". Le redressement des cours de pétrole, une dette publique relativement basse, une dette extérieure négligeable et des réserves de change abondantes, sont autant de facteurs permettant à l'Algérie de doper sa croissance et de renforcer graduellement ses finances publiques. A long terme, l'objectif principal est de diversifier l'économie avec une plus grande participation du secteur privé. "Il y a des vents contraires " reconnaît le FMI, mais " les autorités se sont engagées à faire avancer leur programme de réformes de manière ordonnée et modérée. La consolidation budgétaire est au cœur de leur stratégie visant à réduire la dépendance aux revenus des hydrocarbures ", souligne-t-il. Ce processus qui a commencé en 2015 se poursuit, et devrait être le pivot des politiques macroéconomiques à venir, estime le FMI qui juge que des réformes structurelles devraient soutenir l'activité du secteur privé, améliorer le climat des affaires, moderniser le cadre de la politique monétaire et améliorer l'efficacité du marché du travail. Enfin le rapport relève la concordance de vues entre le FMI et le gouvernement sur le programme de réformes économiques. Le rapport constate, par ailleurs, que le système bancaire en Algérie demeure bien capitalisé malgré la baisse des taux d'intérêts, alors que la supervision bancaire basée sur les risques a amélioré la résilience du secteur bancaire. Les réserves de changes restent abondantes à 96 mds de dollars à fin 2017 même si elles ont baissé de presque de moitié depuis 2013. Le déficit du compte courant s'est réduit à 12,3% du PIB en 2017 contre 16,6% en 2016, aidé par un redressement des cours de pétrole et devrait baisser davantage sous l'effet notamment de la consolidation budgétaire. La croissance pourrait s'établir à 2,5% en 2018 et à 2,3% en 2019, selon le scénario alternatif établis par le FMI et à 3% en 2018 et 2,7% l'année prochaine, selon les projections basées sur les indicateurs actuels.