La maire de Paris, Anne Hidlago, a exprimé au Premier ministre Edouard Philippe ses "plus vives inquiétudes" devant l'augmentation, annoncée pour 2019, des frais d'inscription des étrangers à l'université française. "Je souhaite ( ) vous faire part de mes plus vives inquiétudes devant l'augmentation annoncée du coût des études supérieures pour les étudiant.e.s étranger.e.s", a indiqué la maire socialiste dans une lettre au Premier ministre datée du 12 décembre et dont l'APS a reçu mercredi une copie. Elle a ajouté que "tandis qu'ils sont 67.000 à être aujourd'hui accueillis à Paris, elle me semble (...) de nature à dissuader, à l'avenir, de nombreux talents d'entamer des démarches d'accès aux études en France", précisant qu'elle a accueilli avec "attention et enthousiasme" les annonces du gouvernement en faveur d'un "meilleur" accueil des étudiants internationaux. "L'attractivité de Paris tient également à notre capacité à représenter un territoire d'accueil et de refuge inconditionnel, pour tous les intellectuel.le.s universitaires et artistes qui fuient leur pays d'origine pour des raisons économiques comme politiques", a-t-elle rappelé, se disant "fière" que Paris "accueille quelques-uns des meilleurs établissements du monde avec un coût de scolarité qui offre à tous la possibilité d'accéder aux études supérieures". Pour Anne Hidalgo, l'ouverture à l'international constitue un élément "essentiel" de la qualité de la recherche scientifique de Paris et du rayonnement de la France. Depuis l'année 1253 et la création de La Sorbonne, rappelle-t-on, l'histoire de Paris est "intimement" liée à l'université et au projet universaliste "qu'elle porte en son sein". Aujourd'hui, la capitale accueille pas moins de 363.000 étudiants dans ses établissements d'enseignement supérieur, dont 67 000 étudiants étrangers dans l'un des 370 établissements d'enseignement supérieur qui la compose, mais ce principe, estime-t-on, se trouve "menacé" par l'annonce du Premier ministre de sa volonté d'augmenter les frais d'inscriptions pour les étudiants étrangers extra-communautaires. La Ville de Paris a mis en place, dès 2001, en partenariat avec la Cité internationale universitaire et le Crous (£uvres sociales universitaires) de Paris, un guichet unique d'accueil qui rassemble toutes les administrations et vise à simplifier les démarches pour les étudiants étrangers. Selon la municipalité, 18.000 étudiants internationaux ont désigné Paris en 2018, leur 2e "ville étudiante préférée au monde". Pour rappel, le gouvernement français a décidé, en novembre dernier, l'augmentation des frais de scolarité des étudiants, ne résidant pas dans l'espace économique européen (EEE), dès la rentrée 2019, de 170 euros pour la licence et 243 euros pour le master à respectivement 2.770 euro et 3.770 euros. Les étudiants algériens en France, rappelle-t-on, sont parmi les plus nombreux à y étudier avec un nombre de 30.521 contre 26.116 en 2017, selon les dernières données de Campus France. Dans le top 25 de 2017, l'Algérie occupait le 3e rang après le Maroc et la Chine avec +10 % en évolution des effectifs de 2011 à 2016. Dans le nouveau classement, elle passe au 2e rang derrière le Maroc (39.855) et devance la Chine (30.071) pour un total de 343.400 étudiants étrangers ayant choisi la France pour suivre des étude pour l'année universitaire 2017-2018.