La barre du million de personnes contaminées par le nouveau coronavirus (Covid-19) dans le monde a été franchie samedi alors que le nombre de décès liés à cette pandémie s'est élevé à plus de 59.000, poussant de nombreux pays à étendre les mesures de confinement pour contenir la situation. Selon un nouveau décompte réalisé samedi par des médias à partir de sources officielles, le nombre des cas de contamination par le Covid-19 dépassait 1,12 million, parmi lesquels plus de 59.000 décès, dans 190 pays et territoires. L'Italie demeure le pays le plus endeuillé, avec 14.681 morts officiellement enregistrés, devant l'Espagne (11.744 décès), les Etats-Unis (7.159), la France (6.507) et le Royaume-Uni (3.605). Et en France, le bilan journalier est reparti à la hausse vendredi avec 588 morts en milieu hospitalier pour un total désormais de plus de 6.500 morts. Quant au nombre de cas de contamination dans ces pays, les Etats-Unis paient toujours le plus lourd tribut, avec 277.965 cas recensés. L'Italie compte120.000 et l'Espagne a dénombré pour le moment près de 120.000 cas. En Chine, où la maladie recule hormis les cas importés, et pays d'où est partie la pandémie en décembre 2019, le bilan officiel est de 3.322 morts. Alors que le pic de l'épidémie n'est pas encore atteint, les autorités de nombreux pays ont durci les mesures de prévention ou étendu la période de confinement pour freiner la propagation de la pandémie. Dans ce contexte, le gouvernement américain a recommandé vendredi à sa population de se recouvrir le visage dans la rue pour ralentir la propagation du coronavirus. Les scientifiques du gouvernement américain estiment désormais que le nouveau coronavirus est sans doute transmis dans l'air par les gens lorsqu'ils parlent et respirent. Le directeur de l'Institut des maladies infectieuses, Anthony Fauci, membre de la cellule de crise de la Maison Blanche, a évoqué des données indiquant que "le virus peut en réalité se transmettre quand les gens ne font que parler, plutôt que seulement lorsqu'ils éternuent ou toussent". En Espagne aussi, le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez doit décider ce samedi s'il prolonge de deux semaines l'état d'alerte et le confinement général de la population, décrétés le 14 mars, soit jusqu'au 26 avril, a expliqué vendredi soir le ministre de la Santé Salvador Illa. Il devra obtenir pour cela l'aval du Parlement la semaine prochaine. Le gouvernement avait renforcé dimanche dernier les mesures de lutte contre le coronavirus en mettant à l'arrêt toutes les activités économiques non essentielles jusqu'au 9 avril, la date du début du week-end pascal. Pour l'Italie, l'espoir repose sur le ralentissement du rythme des contagions et hospitalisations, assurent les autorités. Même les pays les moins touchés par cette maladie potentiellement dangereuse ont durci les mesures de confinement, avec des conséquences économiques et sociales catastrophiques. Après la Russie, qui a prolongé jeudi ses mesures de confinement pour un mois, c'est la Turquie qui a renforcé ses restrictions de mouvement vendredi, fermant plus de 30 villes dont Istanbul et Ankara à la circulation automobile pour 15 jours, et étendant aux jeunes le confinement strict déjà imposé aux plus de 65 ans. == Risque de pénuries alimentaires == Alors que la moitié de la population dans le monde est appelée à rester confinée chez elle pour freiner la propagation de Covid-19, la pandémie menace de pénuries alimentaires des centaines de millions de personnes, majoritairement en Afrique, qui dépendent des importations de denrées alimentaires et des exportations pour les payer, a prévenu l'ONU. Il existe un risque de "pénurie alimentaire" sur le marché mondial à cause des perturbations liées au Covid-19 dans le commerce international et les chaînes d'approvisionnement alimentaire, ont averti l'ONU et l'OMC. "Les incertitudes liées à la disponibilité de nourriture peuvent déclencher une vague de restrictions à l'exportation", provoquant elle-même "une pénurie sur le marché mondial", ont déclaré récemment dans un communiqué commun le Chinois Qu Dongyu, qui dirige 'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur-général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Brésilien Roberto Azevedo, dirigeant de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour les trois organisations multilatérales, il est "important" d'assurer les échanges commerciaux, "en particulier afin d'éviter des pénuries alimentaires", a indiqué le texte commun. Mais c'est aussi dans les pays en conflit que le "pire est à venir", a averti, de son côté, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. "La tempête du Covid-19 arrive maintenant sur tous les théâtres de conflit", a-t-il déclaré, citant la Syrie, l'Ukraine, la Libye, le Yémen, la Birmanie ou encore la Colombie.