Le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a affirmé mercredi que l'Algérie avait fait sienne le principe de "la santé du citoyen avant tout" dans l'appréhension de la pandémie de Covid-19, soulignant l'impératif d'un "consensus national" au sujet d'un éventuel report des échéances électorales en raison de cette pandémie. L'Algérie a fait sienne le principe de "la santé du citoyen algérien avant tout", reléguant au second plan les objectifs matériels, à travers le maintien des mesures de confinement sanitaire et la suspension de toute activité économique, jugée non indispensable ou vitale, pour l'heure", a-t-il souligné lors d'une réunion de concertation, par visioconférence, des organismes en charge de l'organisation et de la gestion des élections dans les pays de l'Union africaine (UA), consacrée "aux effets du nouveau coronavirus sur les échéances électorales dans les pays africains". Rappelant que l'Algérie avait été parmi les premiers pays à suspendre les manifestations sportives et culturelles et à imposer un confinement sanitaire, M. Charfi a salué l'esprit de solidarité des Algériens dans la lutte contre cette pandémie, notamment à travers les caravanes de solidarité en faveur de la population de la wilaya de Blida, placée en confinement total. Concernant le thème de la réunion, M. Charfi a estimé que "le problème qui reste posé c'est la possibilité d'effectuer une évaluation objective des impacts du nouveau coronavirus sur le respect de l'agenda des échéances électorales actuelles", précisant que "l'enjeu n'est pas de fixer aléatoirement des dates d'élections mais de s'adapter pour vivre avec le virus". Il a fait observer, à ce propos, que le report éventuel des rendez-vous électoraux est subordonné à la problématique de la cause "à caractère urgent ou/et exceptionnel", rappelant que les élections dans les régimes démocratiques constituent "un trait d'union entre course politique et décideurs, qui ne peuvent prendre seuls la décision de reporter les élections". "Nous devons parvenir à un consensus national" à ce sujet, a-t-il expliqué. Le président de l'ANIE a mis l'accent sur l'impératif de mettre en œuvre les mesures de prévention pour assurer le bon déroulement de l'échéance électorale en cas de confirmation des dates des agendas électoraux à la lumière de cette situation (COVID-19). Une situation qui entrainera la réduction du nombre des électeurs dans l'espace électoral, d'où la nécessité de doubler le nombre des bureaux de vote et de prévoir une baisse du nombre des électeurs par peur de cette pandémie. A ce propos, il a proposé le recours à la prolongation de la période du scrutin et le changement du mode de légitimation en faisant abstraction du taux de participation, dans ce cas. Il a appelé, dans ce sens, à ériger "la sécurité démocratique" en principe fondamental dans les textes constitutifs des pays car, a-t-il dit, "il ne saurait y avoir de sécurité sans démocratie et vice versa". Ce principe "a été concrétisé sur le terrain en Algérie, grâce à la fusion positive, fruit de la philosophie de sécurité adoptée par les autorités algériennes à travers l'association du mouvement populaire, illustré par le Hirak du 22 février 2019, à la gestion du processus électoral qui a conduit à la création de l'ANIE. Rappelant que l'ANIE a pris en charge la préparation et l'organisation de l'élection présidentielle historique du 12 décembre 2019, M. Charfi a soutenu que tous les acteurs politiques et les observateurs "ont reconnu la transparence, la liberté et la régularité" de cette Présidentielle qui a "ouvert la voie à une nouvelle ère de démocratie". Il a conclu en affirmant que le capital de confiance dont lequel a puisé l'Etat après cette échéance, a conduit les hautes autorités du pays à proposer la constitutionnalisation de cette Autorité, qui figure désormais parmi les fondements démocratiques garants du pays".