Le ministre de l'Industrie, Ferhat Aït Ali Braham a appelé lundi à Alger les groupes et complexes économiques sous tutelle et les opérateurs privés à solliciter l'Université algérienne pour l'acquisition d'expertise et la réalisation d'études avant de recourir à l'expertise étrangère. Dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie de signature de conventions entre l'Université algérienne et nombre de filières industrielles pour la création de pôles technologiques, le ministre souligné que l'Université algérienne se veut un laboratoire et un vaste bureau d'études, sur lequel les secteurs industriels et économiques peuvent compter sans avoir à recourir à l'expertise étrangère pour la réalisation des études. "Nous veillerons à établir des canaux de dialogue directs entre le monde économique et les complexes économiques publics», a assuré M. Ferhat Aït Ali Braham, ajoutant que pour la réalisation des études, la priorité sera accordée aux pôles universitaires et instituts spécialisés locaux. "Nous étudierons à l'avenir la possibilité de trouver des sources de financement supplémentaires en faveur de l'Université algérienne, en mettant à profit les revenus des études réalisées par cette dernière", a soutenu le ministre, déplorant que les Instituts supérieurs et les Universités demeurent toujours à l'écart de la dynamique économique. L'Université algérienne s'emploie à développer l'économie nationale, mais l'absence d'une vision économique globale compromet ses contributions aux efforts de développement, a ajouté le même responsable. Au sujet de la conclusion de 8 conventions entre l'Université algérienne et nombre de filières industrielles pour la création de pôles technologiques, le ministre a fait savoir que "ce type de conventions sera renforcé par d'autres». Dans le même contexte, il a indiqué que «le développement de l'économie requiert le rapprochement et la coopération entre les deux mondes de la production et du savoir, puisque l'édification d'une véritable économie nationale, forte et créatrice de richesses et de postes d'emploi ne saurait être sans le développement de la recherche scientifique et de l'innovation. Il a rappelé dans le même cadre que l'économie du savoir était en net essor ces dernières années, citant une étude du Fonds monétaire arabe effectuée en 2019, dans laquelle l'ONU avait estimé la contribution des économies du savoir au PIB mondial, à pas moins de 7 %, avec un taux de croissance de pas moins de 10 % annuellement. L'économie du savoir demeure l'outil le plus efficace en vue de faire face aux différents défis et crises dans le monde, notamment au vu de la situation actuelle marquée par une crise sanitaire causée par le nouveau coronavirus, ayant impacté négativement tous les secteurs sans exception. Effectivement, le seul moyen efficace pour affronter cette situation reste le recours à l'utilisation des techniques technologiques modernes pour assurer la continuité de l'opération de production et développer de nouveaux produits répondant aux besoins de la conjoncture», ajoute M. Aït Ali Braham. Lire aussi: L'impératif de rapprocher l'Université de son environnement socio-économique mis en avant Dans le cadre de la concrétisation d'un véritable partenariat, une convention de coopération a été signée entre les secteurs de l'Industrie et de la Recherche scientifique, soulignant que l'initiative de la création de pôles technologiques constitue l'un des fruits de cette coopération appelée à se développer afin de répondre aux exigences et aux défis du secteur industriel sur lequel nous comptons, aux côtés d'autres secteurs, pour contribuer à la diversification de l'économie nationale. A cet effet, il sera procédé, selon le ministre, à la signature de conventions de partenariat entre le Groupement Algeria Corporate Universities (GACU), la Direction Générale de la Recherche Scientifique et du Développement Technologique (DGRSDT) et certaines universités (Universités de Sétif 1, Blida 1, Constantine 1 et de Constantine 3), avec pour objet, l'appui à la création de cinq pôles technologiques. Il s'agit, poursuit le ministre, du pôle technologique en génie pharmaceutique, pôle technologique pour la semoulerie, pôle technologique de la mécatronique, pôle technologique de la mécanique avancée et du pôle technologique de l'industrie de la céramique. Ces conventions joueront plusieurs rôles, indique le ministre, qui en cite, à titre d'exemple, l'amélioration et le développement des modes et moyens de production, l'élaboration des études, la conception, l'ingénierie, la recherche, le développement, l'innovation, la formation, le recyclage, l'environnement, le développement durable et autres tâches qui répondront, sans doute, aux aspirations des groupes industriels et des entreprises économiques, à même de permettre de créer un système intégré pour développer le tissu industriel national et d'en accroître la compétitivité. Concernant les mesures prises pour lutter contre la Covid-19, le ministre a valorisé les efforts des groupes publics qui se sont mis, dès le début de la crise sanitaire, à la fabrication locale des moyens de prévention, tels les bavettes, les respirateurs artificiels et différents autres équipements, annonçant, à cet égard, de nouveaux projets en la matière, prochainement.Tous les médicaments destinés à la lutte contre l'épidémie, à l'instar de la Chloroquine, sont de fabrication locale et de qualité, a assuré le ministre.