La demande mondiale de pétrole devrait atteindre près de 104 millions de barils par jour d'ici 2025, a indiqué le Secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) Mohamed Barkindo . Intervenant lors d'un Forum organisé lundi par le groupe pétro-gazier "Crescent" sur les perspectives énergétiques, tenu par vidéoconférence, M. Barkindo déclaré que "les perspectives pour le pétrole brut peuvent sembler anémiques maintenant, mais nous prévoyons une normalisation progressive de la croissance de la demande à mesure que le monde se remettra du choc COVID-19". "Nos analystes prévoient que la demande mondiale de pétrole reviendra à une croissance annuelle relativement robuste et atteindra près de 104 millions de b / j d' ici 2025", a -t-il précisé en se basant sur le rapport annuel de l'Opep publié en octobre dernier relatif aux perspectives pétrolières mondiales. Il a, dans ce cadre, souligné, qu'à plus long terme, un certain nombre de facteurs stimuleront la consommation, tels que la croissance démographique et économique, en particulier dans les économies en développement et émergentes. "Nous prévoyons que l'économie mondiale doublera de 2019 à 2045, pour atteindre 258 billions de dollars , et que la population augmentera d'au moins 20%, pour atteindre 9,5 milliards", a -t-il ajouté. D'autre part, l'Opep prévoit que le pétrole restera le combustible dominant dans le mix énergétique mondial dans un avenir prévisible, représentant près de 28% en 2045 , suivi du gaz à environ 25% . Les pays non membres de l'OCDE seront le moteur de la croissance, représentant environ 68% de la demande globale de pétrole d'ici 2045, explique le même responsable.Selon l'Opep, la demande de pétrole dans les économies en développement et émergentes augmentera de 22,5 millions de b / j à environ 74 millions de b / j en 2045 . "Nous voyons la demande de pétrole augmenter de près de 10 millions de b / j par rapport aux niveaux de 2019 à environ 109 millions de b / j en 2040 , puis commencer à plafonner", a -t-il ajouté.M.Barkindo a rappelé que les perspectives de l'OPEP pour la demande de pétrole 2020 sont désormais légèrement supérieures à 90 millions de b/j. Lire aussi: GECF : l'OAPEC soutient les contrats gaziers à long terme indexés sur le pétrole Cela représente une "forte baisse de près de 10 millions de b/j par rapport au début de l'année et une contraction de près de 11 millions de b/j par rapport à ce que nous prévoyions pour l'année en janvier". En 2021, l'Opep prévoit que la croissance rebondira à 6,2 millions de b/j, à un peu plus de 96 millions de b/j, par rapport à ses attentes pré-coronavirus pour une demande atteignant près de 102 millions de b/j l'année prochaine.Il a, d'autre part, relevé que les efforts cruciaux de rééquilibrage du marché sont "encore compliqués par des niveaux de stock élevés". "Les données préliminaires d'octobre montrent que le total des stocks de pétrole commercial de l'OCDE était de 208 millions de barils au-dessus de la dernière moyenne quinquennale, contre 13 millions de barils en dessous de la moyenne sur cinq ans en janvier de cette année", a -t-il argué. Les stocks mondiaux totaux ont augmenté de plus d'un milliard de barils depuis le début de cette année, a-t-il encore dit .Ces chiffres auraient été considérablement plus élevés - et manifestement insoutenables- sans les efforts de coopération sans précédent déployés pour remédier au déséquilibre des fondamentaux et stabiliser le marché, selon le Sg de l'Opep. Il a , dans ce cadre , rappelé les efforts de l'Opep+ visant à rééquilibrer le marché pétrolier à travers notamment l'accord d'ajustement de la production conclu en avril dernier par les pays signataires de la Déclaration de Coopération (Doc). "La DoC a apporté un soutien indispensable à l'économie mondiale alors qu'elle commençait à prendre de l'ampleur au troisième trimestre de cette année", a -t-il soutenu.