ALGER – Le Commissariat aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique (CEREFE) a préconisé, dans son premier rapport annuel, la généralisation de l'électricité solaire dans le monde agricole afin d'accompagner son développement et assurer ses besoins croissants. Ainsi, il est recommandé de généraliser le concept de micro-réseau qui "colle parfaitement avec la nature des besoins, de plus en plus importants, en énergie électrique du monde agricole, et la disponibilité d'espaces appropriés au déploiement des ressources renouvelables (assiettes au sol, grandes surfaces de toits exploitables)", selon le rapport du CEREFE, dont l'APS a obtenu une copie. Ce concept, basé sur des technologies d'énergie décentralisées pour assurer un approvisionnement mieux sécurisé, fiable et de qualité, peut se concrétiser à travers un investissement supplémentaire qui sera amortis "assez rapidement", fait remarquer la même source. En effet, les agriculteurs peuvent diversifier leurs activités en produisant localement au moins une partie de l'électricité dont ils ont besoin à base de ressources renouvelables, et peuvent même opter pour injecter les éventuels excès sur le réseau moyennant une rémunération qui reste à définir par le gestionnaire du réseau. Cette alternative est à généraliser sur l'ensemble des 2.800 grands périmètres agricoles non encore raccordés, alors que près d'un millier l'est déjà, selon les données publiées dans le rapport. En outre, le CEREFE a mis en exergue l'importance de rendre disponibles les petites installations de génération autonome d'électricité solaire photovoltaïque, avec une capacité de stockage adaptée par batteries, au profit de certaines populations en milieu rural, notamment les nomades, et ce, "moyennant des subventions ciblées, si le raccordement au réseau électrique national s'avère excessivement coûteux". Cette démarche a déjà été initiée par le Haut Commissariat au développement de la steppe (HCDS), qui couvre les 26 wilayas des hauts plateaux, la Direction générale des forêts (DGF), le Commissariat au développement de l'agronomie saharienne (CDARS) ainsi que certaines Directions des services agricoles (DSA) et, récemment, par le ministère de l'Intérieur. Lire aussi: L'Algérie doit se préparer à la "révolution" des voitures électriques Selon le rapport, les kits solaires distribués dans les zones isolées par le HCDS, la DGF et le CDARS ont cumulé, en 2019, une capacité de production 3.365 KWc. Toutefois, il est constaté qu'un grand nombre de ces kits ont été mis de côté par les bénéficiaires "dès la première petite panne ", faute de services de maintenance appropriés, selon le Commissariat qui recommande, sur ce point, d'exploiter ce "gisement d'emploi" à travers des formations adaptées et des aides minimes de l'Etat au profit de la jeunesse locale. Outre les kits solaires, le monde agricole en Algérie doit se doter d'installations spécifiques de génération autonome d'électricité solaire, pouvant aider à améliorer de manière substantielle son indépendance énergétique vis-à-vis du réseau électrique, note le CEREFE. Dans ce cadre, le rapport cite particulièrement le pompage solaire de l'eau qui représente un "dispositif fiable et parfaitement mature" sur le plan technique. Les capacités de production installées par les institutions relevant du ministère de l'Agriculture (HCDS, DGF et CDARS) dans le cadre des systèmes solaires et des systèmes éoliens pour le pompage d'eau ont atteint ,en 2019, respectivement, 664 KWc et 46 KWc, d'après les données du rapport. Le CEREFE préconise également d'élargir la génération autonome d'électricité solaire dans le monde agricole à l'ensemble des secteurs d'activité, pour répondre à des besoins ponctuels et très limités en énergie électrique (relais isolés de transmission, éclairage solaire, balisage, équipements mobiles).