Le président du Comité Action et Réflexion pour l'Avenir du Sahara Occidental (CARASO), Nadjem Sidi, a indiqué que plus de 500 Sahraouis, enlevés par les autorités marocaines, étaient toujours portés disparus. "Les disparitions forcées se sont multipliées entre 1975 et 1990 et depuis plus de 500 Sahraouis, enlevés par les autorités marocaines, sont toujours portés disparus", a-t-il précisé lors d'un rassemblement de solidarité organisé récemment à la Place Stalingrad à Paris par la Coordination des victimes des disparitions forcées de concert avec plusieurs associations françaises, à l'occasion de la Journée internationale des victimes des disparitions forcées, célébrée le 30 août de chaque année. Nadjem Sidi a relevé la découverte de fosses communes au Sahara occidental au cours des dernières années, notamment près des prisons et des casernes militaires. Des fosses contenant des cadavres de civils adultes et d'enfants, ce qui confirme que certaines informations fournies par l'Etat marocain aux organisations internationales, sont inexactes. Le président de l'organisation CARASO a ajouté qu'après l'invasion marocaine au Sahara occidental le 31 octobre 1975, le Maroc s'est livré à une extermination du peuple sahraoui de manière sauvage, à travers des kidnappings systématiques en complicité avec le colonisateur espagnol qui lui a fourni des renseignements confidentiels et précis concernant beaucoup de militants affiliés au Front populaire pour la libération de Sakia al-hamra et Oued Eddahab. Le même responsable a affirmé que durant la période coloniale espagnole, les opérations de disparitions forcées des civils sahraouis étaient une pratique courante, particulièrement après la période de disparition du leader et penseur sahraoui Sidi Mohamed Bassiri qui a été kidnappé le 18 juin 1970 à Al-Ayoune, capitale du Sahara occidental, lors de l'Intifada pacifique et historique de Zemla sous la colonisation espagnole à l'époque. Le rassemblement de la Place Stalingrad, vise à faire montre de solidarité avec les personnes enlevées et leurs familles, en réclamant la divulgation de leur sort, conformément aux traités internationaux pertinents. Ce rassemblement de solidarité a vu la participation de nombre de victimes d'enlèvement. Ismail, membre de l'Organisation CARASO, a évoqué les cas de la disparition forcée au Sahara occidental, citant l'exemple de son oncle, porté disparu depuis 1999. Dans ce sillage, Nadjem Sidi a appelé la communauté internationale à contribuer à faire cesser les cas des disparitions forcées au Sahara occidental et les graves violations des droits de l'homme malgré la présence de la Mission des Nations Unies pour l'Organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO), ce qui constitue, selon lui, une grave contradiction et un défi flagrant au droit international. Dans son intervention, le président du CARASO a mis en évidence les pratiques de l'occupation marocaine au Sahara occidental, notamment le blocus, la torture et la répression dans le cadre d'une politique pratique, incarnée dans le cas de Sultana Khaya et du blocus imposé au domicile de sa famille depuis plusieurs mois.