Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, a indiqué, jeudi, que l'Etat s'employait à cristalliser une vision juridique pour appuyer le dossier algérien de récupération du patrimoine historique et culturel national détenu à l'étranger, y compris le canon "Baba Merzoug" qui a été pillé pendant la période coloniale. Lors d'une séance plénière au Conseil de nation, consacrée aux questions orales, M. Rebiga a précisé que la question de la récupération du patrimoine historique et culturel, matériel et immatériel national à l'étranger, "nécessite le recensement de tous les éléments constitutifs de ce patrimoine et la mobilisation dans cette démarche de l'ensemble des acteurs des champs historique et scientifique sur la base d'une approche scientifique", soulignant que l'Etat s'emploie à "cristalliser une vision juridique pour appuyer le dossier algérien de récupération du patrimoine historique et culturel". Dans ce cadre, le ministère des Moudjahidine œuvre à faire connaître le célèbre canon "Baba Merzoug" à travers un film documentaire (réalisé en 2021) sur cette pièce d'artillerie rare, mais aussi par l'organisation de plusieurs conférences, en vue de rassembler la matière scientifique et académique à même d'appuyer les dossiers de la mémoire qui ont été examinés avec beaucoup de sagesse. Récupération de copies de documents diplomatiques (1954-1962) et de documents datant de la période ottomane A cette occasion, M. Rebiga n'a pas manqué de rappeler les efforts de l'Etat pour la récupération d'une importante partie des archives auprès de la France, dont 22 volumes de copies de documents diplomatiques couvrant la période coloniale (1954-1962), 600 documents historiques datant de la période ottomane et un manuscrit rare et de grande valeur dont s'était emparée l'administration d'occupation française en 1842, après une attaque contre l'Emir Abdelkader dans les montagnes de l'Ouarsenis. Répondant à une question sur les efforts consentis pour la transmission intergénérationnelle de la Mémoire nationale, M. Rebiga a affirmé que la promotion de l'écriture de l'histoire et son enseignement aux différentes générations "sont consacrés dans la loi suprême de la République, d'autant que son secteur œuvre à conserver et à sauvegarder la Mémoire nationale, dans l'esprit de préserver le legs des Chouhada et des Moudjahidine, mais aussi à transmettre leur message historique". Il s'agit à cet effet de "la réalisation de musées au niveau national et de la redéfinition de leurs missions (42 musées), en sus du Musée national du moudjahid et des monuments historiques". Le secteur œuvre également à renforcer les activités du Centre national d'études et de recherches sur le Mouvement national et la Révolution du 1er novembre, outre l'enregistrement des témoignages (39.487 témoignages jusqu'à ce jour avec un volume horaire de 639 heures et 39 minutes), l'impression et la traduction de livres sur l'histoire, de mémoires des Moudjahidine, d'études et de travaux de chercheurs et de thèses universitaires, avec plus de 150 titres publiés jusqu'à présent. Le ministre a aussi évoqué la réalisation de 12 films sur l'histoire, 32 documentaires, 3 séries documentaires, 3 long métrages historiques, un film historique d'animation en 3D destiné aux enfants et 14 films documentaires. M.Rebiga a également rappelé la réalisation de la plateforme numérique "Djazair El Majd" qui retrace les différentes périodes de l'Histoire de l'Algérie (1830-1962), évoquant "le développement en cours de l'application de cette plateforme, qui sera lancée avant la célébration de l'anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale".