Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra une réunion d'information jeudi sur l'intelligence artificielle (IA) dans le cadre du point "Maintien de la paix et de la sécurité internationales" de l'ordre du jour. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken présidera la réunion, qui est l'un des événements phares de la présidence américaine du Conseil en décembre. Des exposés sont attendus du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et du scientifique en chef de l'IA au sein de l'équipe de recherche fondamentale sur l'Intelligence Artificielle (FAIR) de Meta, Yann LeCun, en plus d'un professeur au département d'informatique de l'université de Stanford, Fei-Fei Li, également co-directeur de l'Institut d'IA centrée sur l'humain de Stanford. La réunion vise à s'appuyer sur les discussions précédentes du Conseil sur les technologies émergentes et sur les efforts récents des Etats membres pour faire progresser le dialogue mondial sur ces défis. Le Conseil de sécurité n'a commencé que récemment à examiner les liens entre l'IA et la paix, et la sécurité internationales. Lors de la séance d'information, les membres du Conseil devraient aborder un large éventail de questions liées à l'IA, en mettant l'accent sur les initiatives nationales et régionales visant à réglementer et à fixer des normes pour son utilisation. Plusieurs membres sont susceptibles de mettre l'accent sur l'applicabilité du droit international, y compris la Charte des Nations unies, le droit international humanitaire et les droits de l'homme, aux applications militaires de l'IA. Ils pourraient insister sur la nécessité de disposer de systèmes d'IA sûrs, sécurisés et dignes de confiance, tout en plaidant pour une coopération internationale inclusive afin d'élaborer des garanties et des normes interopérables qui favorisent l'innovation et évitent la fragmentation de la gouvernance. Aussi, plusieurs membres du Conseil devraient également souligner la nécessité d'un dialogue sur les questions liées à l'IA avec un large éventail de parties prenantes, notamment les organisations non gouvernementales, le secteur privé et le monde universitaire. Ils devraient aussi appeler à un soutien accru aux pays en développement pour combler les fossés numériques et technologiques. En outre, certains membres devraient souligner l'importance de tirer parti des technologies de l'IA pour améliorer le travail des Nations unies et les processus de prise de décision du Conseil. Les membres du Conseil devraient, par ailleurs, présenter des points de vue divergents sur le rôle du Conseil de sécurité dans la lutte contre les menaces que l'intelligence artificielle fait peser sur la paix et la sécurité internationales. Ils pourraient faire valoir qu'en tant qu'organe principal de maintien de la paix et de la sécurité internationales, le Conseil doit se tenir au courant des avancées technologiques afin d'anticiper et de prévenir efficacement les menaces à la paix et à la sécurité mondiales.