Amnesty International a appelé les autorités marocaines à la libération "immédiate" et "sans conditions" des militants sahraouis des droits de l'homme détenus à Salé (Maroc) et jugés suite à leur visite aux camps de réfugiés sahraouis, a indiqué un communiqué de cette ONG. Les trois militants sahraouis : Brahim Dahan, Ali Salem Tamek et Ahmed Naciri, dont le jugement a débuté vendredi mais reporté au 5 novembre, ont été arrêtés à l'aéroport de Casablanca à leur retour d'une visite dans les camps de réfugiés sahraouis et les territoires libérés en octobre 2009. Quatre autres militants sahraouis sont également jugés dans cette affaire à savoir Yahdia Trouzi, Essalah Lebihi, Adkija Lechkar et Rachid Essaghir, mais ont bénéficié d'une liberté provisoire. Ces Sahraouis sont accusés d'"atteinte à la sécurité interne et à l'intégrité territoriale". "Il est tout simplement inacceptable que les autorités marocaines inculpent ces sept personnes, parmi lesquelles se trouvent des défenseurs des droits de l'homme et des ex-victimes de disparition forcée, pour visiter librement et ouvertement les camps de réfugiés et rencontrer des membres du Front Polisario", a déclaré le directeur du programme d'Amnesty International pour le Proche-Orient et le nord de l'Afrique, M. Malcolm Smart. "Brahim Dahane, Ali Salem Tamek et Ahmed Nasiri se trouvent depuis plus d'un an emprisonnés pour des actions qui ne représentent que l'exercice pacifique de leur droit à la liberté d'expression et d'association. Les charges contre eux ont une motivation politique claire et doivent être immédiatement retirés. Ces procès ne doivent pas continuer", a-t-il indiqué. Ces militants sahraouis des droits de l'homme avaient été poursuivis par un tribunal militaire, qui s'est déclaré le 25 septembre dernier incompétent. L'affaire a été transmise à la chambre correctionnelle près le tribunal de Casablanca.