Oppression n Madrid veut forcer Mme Aminatou Haïdar à demander un nouveau passeport marocain ou à accepter le statut de réfugiée en Espagne. «Le représentant du ministère espagnol des Affaires étrangères pratiquait un chantage s'agissant de la politique espagnole de soutien au peuple sahraoui dans le cas où on n'arrivait pas à convaincre la militante sahraouie des droits de l'Homme, Mme Aminatou Haïdar à accepter une des deux propositions», a indiqué Mohamed Kheddad, membre du secrétariat du Front Polisario et son coordonnateur avec la Minurso. Dans ce contexte, le diplomate sahraoui a indiqué que la politique du gouverne- ment socialiste d'Espagne vis-à-vis du Sahara occidental «ne saurait être pire qu'elle ne l'est actuellement», déplorant par-là même son parti-pris pour la thèse marocaine. Il a précisé que la situation de la militante sahraouie «a été planifiée par les autorités marocaines» ajoutant que «le Gouvernement espagnol a une responsabilité car ayant accepté son entrée au territoire espagnol après que Rabat eut saisi son passeport et refusé son retour au Sahara Occidental». Par ailleurs, les sept défenseurs des droits de l'Homme sahraouis détenus dans la prison marocaine de Sale se trouvent dans une situation critique du fait de la négligence, de la torture et des mauvais traitements subis à l'intérieur de la prison où ils croupissent depuis le 8 octobre dernier. L'agence de presse sahraoui (SPS) rapporte que l'administration pénitentiaire «a privé ces militants de tous leurs droits, notamment le droit de promenade et d'accès à la presse et aux médicaments, précisant que leurs familles subissent une fouille à chaque visite». La même source précise que les prisonniers en question «sont privés de journaux, de livres et de radio ainsi que de tous les autres droits dont jouissent les prisonniers politiques», indiquant par ailleurs que «certains d'entre eux souffrent de maladies chroniques comme l'asthme, les maladies gastriques et les rhumatismes en raison des conditions d'incarcération, de la disparition forcée et des précédentes grèves de la faim». Des dizaines d'organisations internationales de droits de l'Homme dont Amnesty International, Human Rights Watch et Front Line ainsi que des institutions et partis politiques européens s'étaient indignés contre leur emprisonnement et avaient appelé les autorités marocaines à les libérer immédiatement et à respecter les droits de l'Homme dans les régions occupées du Sahara occidental. Les autorités marocaines avaient arrêté ces activistes le 8 octobre dernier à l'aéroport de Casablanca à leur retour d'une visite dans les camps des réfugiés sahraouis et les territoires sahraouis libérés.