Un workshop régional, avec la participation du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), sur les indicateurs et les paramètres de calculs utilisés par le PNUD dans son rapport d'évaluation du développement humain, sera organisé en Algérie, a annoncé lundi à Alger le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed-Seghir Babès. S'exprimant à la clôture de la cérémonie solennelle de présentation du Rapport mondial sur le développement humain (2010-édition), M. Babès a relevé que les chiffres avancés par le PNUD dans le RMDH-2010, à propos de l'Algérie, sont en "écart" par rapport à ceux du CNES, indiquant qu'une rencontre régionale sera organisée à Alger, avec la participation des spécialistes du PNUD, pour s'imprégner des indicateurs et paramètres utilisés par l'organisation dans son évaluation. Reconnaissant que l'Algérie alimente le PNUD, d'une manière "aléatoire", en statistiques et données sur le développement humain, il a estimé que la partie algérienne devra, désormais, le faire de manière régulière. "Il faut veiller, au niveau de l'exécutif national, que cette question fasse l'objet d'une grande attention", a-t-il souligné, estimant qu"'il est nécessaire d'alimenter correctement et, dans les délais, la base de données du PNUD". Rappelant que les protocoles d'évaluation utilisés par le CNES répondent aux standards arrêtés par le PNUD, du fait qu'ils ont été adoptés en Algérie, grâce à l'accompagnement d'un éminent spécialiste du PNUD, M. Babès a considéré qu'une modification "substantielle" dans le classement de l'Algérie parmi les pays à taux élevé de développement humain "est attendue", dès la prise en charge des efforts réellement déployés en matière de développement humain. Toutefois, le président du CNES a mis en exergue le progrès réalisé par l'Algérie, dans ce domaine, arguant qu'elle a été classée 9e parmi les 10 pays du monde à forte croissance en matière de développement humain et qu'elle a gagné 20 points en une année dans le classement des 135 pays du monde. De son côté, le ministre de la Prospective et des Statistiques, Abdelhamid Temmar, qui a mis l'accent sur la nécessité de lier la croissance économique aux indices de développement humain (IDE), a souligné que les dépenses consenties par l'Algérie dans le secteur social "vont au-delà de l'imaginaire". C'est ainsi qu'il a invité le PNUD à "coordonner" avec le CNES en matière de statistiques, estimant que le classement de l'Algérie dans le RMDH-2010, "ne reflète pas la réalité des dépenses sociales de notre pays". C'est dans ce contexte que le ministre a mis en avant les indicateurs macro-économiques du pays, ainsi que les dépenses en matière de santé et d'éducation en Algérie qui sont, a-t-il dit, les "meilleurs dans la région". Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès s'est interrogé, pour sa part, sur le fait que l'Algérie est le "seul pays arabe" à consacrer 8 % de son Produit national brut au secteur de la santé, "sans que cela n'ait une incidence sur son classement" parmi les pays arabes en matière de développement humain.