La démarche s'inscrit dans le cadre des activités du Cnes et en prévision de la tenue de la 27e session de juin 2006. L'institution de Mohamed Seghir Babès, s'est attelée depuis hier, avec l'appui du Pnud, à un exercice singulier : celui d'harmoniser les chiffres, et les statistiques, en recoupant les éléments d'information. Le but recherché est d'arriver à une évaluation, la plus crédible possible, des politiques publiques. Un exercice qui laisse entendre que les chiffres qu'établissait le Cnes dans ses différents rapports, durant les années passées, ne sont pas aussi fiables qu'on le croyait ou tout au moins discutables. On se rappelle d'ailleurs, la critique portée par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, sur cette question de statistiques, à cette institution, lors de la tenue de la 25e session. Le Cnes était, alors, présidé par Mohamed Salah Mentouri. Cela étant, l'action d'hier, s'inscrit dans le cadre du programme des activités du Cnes et surtout en prévision de la tenue de la 27e session programmée pour le mois de juin 2006. Cette initiative du Conseil national économique et social (Cnes), a fait l'objet de travaux d'un séminaire sur les indicateurs du développement humain (IDH) qui se sont ouverts hier, au Palais des nations, à Alger. Cette initiative, la première du genre, a été organisée en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). «Nous voulons arriver à établir des statistiques validables auprès des institutions internationales et auprès des experts», a déclaré Mohamed Seghir Babès, président du Cnes, dans son allocution d'ouverture. «Il est clair que le fait de se retrouver à la 103e position dans le classement mondial ne correspond pas à l'ambition réelle que se fixent les pouvoirs publics algériens en termes de développement humain. Mais cette position est-elle bâtie sur des chiffres et des statistiques vrais? on n'en sait rien» s'est interrogé le président du Cnes pour démontrer l'utilité de maîtriser les données statistiques et l'intérêt de les harmoniser avec les normes mondiales. «Il faut que nos rapports s'apparentent de plus en plus à ceux établis par les pays de l'Ocde », a-t-il ajouté. Ce séminaire a vu également la participation de Marc Destanne de Bernis, représentant résident du Pnud à Alger, et Jacques Charmes, expert international, consultant du Pnud, directeur du département Société et Santé de l'Institut de recherche pour le développement à Paris. «Dans cette tentative de se réapproprier les statistiques et les données, il s'agit de moderniser le Cnes et de le transformer en pôle algérien d'analyse et de concertation des experts», a souligné M.Marc Destanne qui a estimé que ce séminaire dédié au développement humain est «le premier acte de partenariat entre son institution et le Cnes». Pour sa part, M.Jacques Charmes qui a eu déjà à travailler avec plusieurs institutions algériennes comme le Ceneap, l'ONS, le Cread et le ministère de l'Emploi et de la Solidarité a soutenu que le fait d'être classé est déjà une forme de stimulation pour faire mieux et aller de l'avant. «Ce séminaire se penchera sur les raisons de la distorsion de la façon dont est calculé l'indice de développement humain. On s'attellera donc à améliorer la collecte des statistiques et, de ce fait, à contribuer à l'amélioration et à l'évaluation des politiques publiques», a déclaré cet expert. Les travaux du séminaire qui s'étaleront jusqu'à lundi, porteront globalement sur «l'émergence de l'IDH, méthode de calcul de l'IDH et variables utilisées, évaluation critique de la démarche suivie IDH 2004» et la «production décentralisée des variables utilisées, harmonisation, méthodologie». Il sera également question de débattre des méthodes de calcul, des variables utilisées, de la décentralisation de leur production, de l'harmonisation de la méthodologie et des autres indices complémentaires, l'indice africain sur le genre et le développement (origines, concepts de base).