Les nouveaux bacheliers ne décolèrent pas et sont de plus en plus nombreux à contester non seulement la mauvaise gestion de l'opération des préinscriptions, mais aussi les affectations en matière de filière. Rencontrés à l'Institut national d'informatique de Oued Smar, les parents d'élèves bouillonnent. Ils rejettent en bloc les argumentations avancées par l'administration pour justifier l'orientation de leurs enfants dans une filière qui ne figure même pas sur la fiche de vœux. « Je dénonce vivement ces injustices. Je ne pense pas que les critères arrêtés sont infondés et n'ont aucune base, au vu de ce qui se passe réellement sur le terrain. Je connais des parents qui ont inscrit leurs enfants en médecine, alors qu'ils sont très loin de la moyenne », s'est indigné ce parent qui, fou de rage, n'arrive pas à comprendre comment sa fille qui a décroché le bac dans la filière sciences avec mention « bien », a été affectée vers une filière littéraire. « Ma fille s'est inscrite en médecine. Elle a toujours rêvé de faire ses études dans ce domaine, d'autant plus qu'elle a une excellente moyenne dans les matières scientifiques. Mais elle se retrouve aujourd'hui orientée vers la sociologie. C'est aberrant et insensé », fait remarquer le père de la nouvelle bachelière, qui regrette que d'autres élèves moins compétents que sa fille, mais pistonnés, prennent la place de ceux qui la méritent. « C'est la déception dès le début. Je me suis déplacé à cet institut pour déposer un recours, mais le responsable m'a amené à renoncer en m'expliquant qu'avec un 13,75, ma fille n'ouvre pas droit aux inscriptions ni en médecine, ni en pharmacie, ni en chirurgie dentaire », a soutenu, très affecté, le parent de l'élève. D'autres nouveaux bacheliers nous ont fait part de cet état de fait qu'il ont qualifié de « surprises inattendues et inespérées ». « Dans le guide qui m'a été remis le 9 juillet dernier, il est mentionné qu'un étudiant peut s'inscrire en pharmacie, par exemple, à partir d'une moyenne de 13/20, mais au moment de l'inscription, nombreux ont été surpris par une nouvelle condition : plus de 14/20 », nous a dit, étonné, un étudiant qui s'est déplacé à l'INI pour s'enquérir de la démarche à suivre quant à un éventuel recours.Cette situation, malheureusement, ne s'est pas posée uniquement à Alger, mais prévaut dans d'autres universités. « Certains parents sont venus d'Oran, d'autres de Batna ainsi que des villes limitrophes d'Alger pour avoir de plus amples informations sur la procédure à suivre pour s'inscrire ou bien pour changer de filière », a déclaré un parent d'élève. Notons qu'une source proche du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique affirme que 70% des bacheliers sont inscrits à ce jour et n'ont rencontré aucune difficulté. Ce que les concernés démentent en avançant que 60% des nouveaux bacheliers ne sont pas satisfaits de leur orientation et ont opté pour les recours.Plusieurs nouveaux bacheliers pensent d'ores et déjà repasser leur bac dans l'espoir de décrocher une moyenne supérieure leur permettant de s'inscrire dans la filière de leur choix... Par ailleurs, nous avons sollicité le directeur de l'INI pour des clarifications quant au problème posé lors des préinscriptions et aussi en matière de recours. Il a refusé de nous recevoir et nous a dirigés vers le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dont les responsables n'étaient pas avares en communication, mais juste inscrits aux abonnés absents...