Après l'euphorie des résultats du bac, les nouveaux bacheliers doivent désormais faire face à une dure réalité. Dans la mesure où de nombreux candidats ont obtenu des moyennes au-dessus de 13/20, il n'y a pas de places pour tout le monde, notamment dans les filières les plus prisées. Dans une conférence de presse organisée jeudi dernier à Alger, le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, a affirmé que son département a eu du mal dans l'opération d'orientation des nouveaux étudiants, d'autant plus qu'un nombre impressionnant de bacheliers ont obtenu leur bac avec mention (1106 mentions très bien, 11500 bien et 64 000 assez bien). Il a cité l'exemple des filières médicales, dont 12 000 places pédagogiques sont disponibles pour la prochaine rentrée universitaire, alors que les bacheliers qui ont eu leur bac avec « mention très bien » et « bien » avoisinent les 13 000. « Nous n'avons pas obligé les bacheliers à aller dans telle ou telle filière. Ceci dit, même avec une moyenne de 14/20, il sera difficile de s'inscrire en médecine », a déclaré M. Harraoubia. Le ministre fier de l'opération Les filières les plus sollicitées, a-t-il précisé, sont les branches médicales ou polytechniques, des travaux publics et des sciences vétérinaires. Le nombre de places pédagogiques est ainsi limité à 8131 pour les sciences médicales et à 4667 pour les grandes écoles, soit 5% des nouveaux étudiants. Concernant le « bug » du système informatique qui a causé des désagréments dans l'opération d'inscription des nouveaux bacheliers, le ministre a tenu à faire taire la polémique. « Il est devenu nécessaire aujourd'hui de révéler un ‘‘secret'' : en plus des appareils de l'Institut national d'informatique (INI), il y a des équipements dans un point du territoire national pour prendre le relais en cas de problème. Les fiches de vœux sont ainsi envoyées simultanément à trois serveurs. Nous avons pris toutes nos précautions. Je suis fier de ceux qui ont réalisé cette opération », a-t-il soutenu. Au sujet des candidats qui seraient « pistonnés », il affirme : « L'être humain n'intervient pas dans l'opération d'inscription. C'est la machine qui fait tout. Qu'on me donne le nom d'un seul pistonné et j'en ferai un exemple. » Pour M. Harraoubia, les inscriptions des nouveaux bacheliers ont été « justes », « transparentes » et « équitables ». Pas moins de 98,04% des nouveaux bacheliers ont ainsi validé leur préinscription et la prolongation du délai des inscriptions finales jusqu'à samedi a été annoncée par le ministre. Plus de 85 400 bacheliers, soit 33,67%, ont été orientés vers la filière de leur premier choix, tandis que 186 628 bacheliers (73,53 %) ont été orientés vers des branches figurant dans leurs cinq premiers choix. Concernant les opérations d'affectation, le document du ministère indique que 141 487 bacheliers (55,74 %) ont été affectés vers le système classique (135 244 bacheliers en cycle long et 6243 autres en cycle court), alors que 112 336 bacheliers (44,26 %) ont été affectés vers le système LMD (licence-master-doctorat). Le ministre a indiqué que près de 190 000 nouvelles places pédagogiques seront réceptionnées pour la prochaine rentrée universitaire au moment où 141 000 sorties de diplômés auront lieu cette année. Ce qui représentera, selon lui, un surplus de places pédagogiques. Pour ce qui est de l'hébergement, il y aura des villes où les étudiants occuperont des chambres individuelles et d'autres où il y aura jusqu'à 4 étudiants par chambre. « En plus de 70 000 lits qui seront libérés cette année, nous avons réceptionné près de 84 000 lits. D'ici décembre, nous recevront suffisamment de lits à l'échelle nationale », promet M. Harraoubia, en précisant que chaque étudiant coûte à l'Etat près de 18,5 millions de centimes.