Parce que la région a été longtemps marginalisée, la population vit dans une précarité criante. Aussi, nombreux sont ses soucis : l'AEP, le chômage, le transport et la construction d'un lycée. Les programmes de développement, attribués depuis quelques années au profit de la commune de Messaoud Boudjeriou, ancienne Aïn Kerma, ne suffiront pas pour atténuer un marasme croissant au sein d'une population livrée au chômage et en proie à l'isolement. Pour Sebti Boudraâ, élu à la tête de l'APC, et invité, samedi dernier, de l'émission Forum de la radio locale, la situation géographique de la commune, en retrait de la RN27, reliant Constantine à Mila, a longuement pénalisé la région. Le réseau routier, qui n'a pas bénéficié de projets de réhabilitation depuis des années, s'est nettement dégradé. Une situation qui a accentué le sentiment d'isolement au sein des populations de Aïn Kebira, Kef Beni Hamza, Bouhsane, Darsoune, Dar El Oued, Mecida, Ouled Boukhalfa, Nouassra et Bougsiba Aarch. « Un important projet de remise en l'état de 14 km sur le CW 102, principal axe de la commune, ainsi que la réhabilitation du CW 144 et du CW 1 permettra d'alléger les souffrances des citoyens », annoncera le premier responsable de la commune qui citera, entre autres, un important plan de développement proposé par l'APC au terme du programme 2008-2013. Classée parmi les plus anciennes communes de l'Algérie, puisqu'elle a été créée en 1886, avant d'être reléguée au rang d'agglomération secondaire après l'Indépendance, Aïn El Kerma, rattachée à la daïra d'Ibn Ziad, et qui porte le nom du martyr Messaoud Boudjeriou depuis 1985, n'a pas bénéficié, durant des décennies, de projets créateurs d'emplois. Seules une unité de gypse, lancée en 2008 et une autre de fabrication de matériaux de construction sont opérationnelles dans une zone d'activité qui attend encore des investisseurs. La population qui cite, entre autres problèmes, celui de l'alimentation en eau potable dans certaines régions où l'on continue de s'approvisionner auprès des propriétaires de citernes, évoque aussi le calvaire des lycéens, contraints de traverser une quinzaine de kilomètres par jour pour rejoindre leur établissement à Ibn Ziad. Interrogé sur le sujet, le P/APC est resté évasif sur le projet du lycée, lancé il y a quelques années par la direction du logement et des équipements publics (Dlep), et qui a été abandonné après avoir consommé des milliards, injectés dans la construction de sa plate-forme, pour cause de mauvaise qualité du sol. Les lycéens de la commune de Messaoud Boudjeriou devront attendre encore des mois avant de voir la construction de leur lycée, dont le lancement est prévu dans les prochaines semaines. Selon le P/APC de cette commune, l'établissement, pour lequel une enveloppe de 450 MDA (millions) a été débloquée, sera doté de 10 logements de fonction avec un effectif de 1 000 élèves et 300 repas.