Où va l'argent du programme de soutien à la croissance économique ? « Dans les revêtements des routes, la réalisation d'ouvrages le long des oueds et le défoncement et la réfection de la voirie à coups de milliards, etc. », répondront avec ironie des citoyens et opérateurs économiques. En effet, à leurs dires, les investissements productifs sont à l'arrêt depuis plus de cinq ans et ceux qui ont pu voir le jour, en particulier dans l'agroalimentaire, l'ont été curieusement durant la période extrêmement difficile qu'a connue la wilaya. Alors qu'est-ce qui empêche aujourd'hui les opérateurs de lancer leurs projets, surtout avec le retour à la vie normale ? Certains évoquent des tracasseries administratives et la contrainte du foncier, d'autres relèvent la dégradation continue du climat d'affaires et l'environnement hostile qui les empêcheraient de concrétiser leurs projets ou de continuer à travailler dans leur région. Des exemples concrets sont cités à ce propos, tel « l'exil forcé » d'entreprises performantes qui sont engagées dans d'autres wilayas avec « respect et considération ». C'est dommage pour une wilaya qui a besoin de tous ses moyens pour rattraper le temps perdu et amorcer une réelle relance économique, d'autant que le chômage frappe de plein fouet la jeunesse, la paupérisation évolue dangereusement et les maux sociaux prolifèrent à un rythme vertigineux. L'arrivée d'un nouveau wali, depuis mai dernier, a été accueillie avec une certaine satisfaction par les opérateurs et les citoyens qui espéraient trouver en lui une oreille attentive et un soutien pour débloquer la situation et relancer les actions prioritaires créatrices d'emplois et de richesse. Malheureusement, à en croire certains d'entre eux, le chef de l'exécutif ne s'est pas encore prononcé sur le sujet et n'a même pas daigné recevoir à ce jour les professionnels du secteur.