Selon des sources judiciaires, la présentation des accusés intervient après quatre jours de garde à vue dans les locaux du groupement de la gendarmerie d'Alger. Le chauffeur personnel du Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) le général-major Abdelghani Hamel, deux procureurs de la République (l'un en exercice au tribunal de Boumerdès et l'autre dans celui de Boudouaou), le fils de l'ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, le fils d'un ancien wali de Relizane et l'ex-président de l'APC de Ben Aknoun ont été présentés, hier, par les éléments de la section de recherche et d'investigation du groupement de la Gendarmerie nationale d'Alger, devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed (Alger). Selon des sources judiciaires, la présentation des accusés intervient après quatre jours de garde à vue dans les geôles du groupement de la gendarmerie d'Alger. Les mis en cause sont présumés impliqués directement ou indirectement, chacun en ce qui le concerne, dans l'affaire des 701 kg de cocaïne, saisis au port d'Oran, par les gardes-côtes du commandement des forces navales, relevant de la façade maritime ouest à Oran (2e Région militaire). La drogue était soigneusement enfouie dans des cartons de viande congelée. De part la qualité des statuts de ces nouveaux présumés inculpés, cette affaire risque de secouer les arcanes de la nomenklatura algérienne puisque des proches de personnalités semblent mouillés dans ce trafic qui s'étend également, selon des sources au blanchiment d'argent. «Si l'implication des mis en cause dans cette affaire de trafic de cocaïne est confirmée, l'enquête prendra une autre tournure et confirmera, vraisemblablement, qu'il s'agit d'une grande association organisée de narcotrafiquants dont les ramifications ne se limiteront pas aux personnes convoquées jusqu'ici», estime un magistrat près le pôle judiciaire d'Alger. Selon les mêmes sources, des commissions rogatoires se préparent actuellement pour étendre la compétence des enquêteurs de la Gendarmerie nationale vers l'Espagne, le Brésil, Panama et le Canada. En attendant, d'autres mis en cause, les uns aussi VIP que les autres, sont en cours d'audition par les investigateurs et leur présentation interviendra prochainement. Ainsi, deux semaines après le début de l'instruction judiciaire, des proches de personnalités sont interpellés et arrêtés. Mis en examen, ils iront rejoindre les cellules de la prison d'El Harrach aux côtés de Kamel Chikhi dit «El Bouchi» (le boucher), ses deux frères et un de ses associés. Ces derniers ont été placés, rappelons-le, sous mandat de dépôt le 9 juin pour «association de malfaiteurs», «trafic et stockage de drogues dures» (cocaïne). L'équipage du navire commercial battant pavillon du Libéria, à bord duquel la drogue avait été transportée du Brésil jusqu'au port d'Oran via le port de Valence en Espagne, a, quant à lui, était libéré. A l'heure où nous mettons sous presse, les mis en cause sont auditionnés par le procureur près le tribunal de Sidi M'hamed. A suivre...