Au fur et à mesure que le rythme des vacances prend plus de cadence, c'est la ville de Jijel et toute sa corniche qui plongent dans une effervescence des grands jours. Les restaurants ne désemplissent pas et les terrasses de cafés sont bondées de monde. Et ça afflue de toute part, pratiquement de toutes les wilayas du pays avec ces voitures immatriculées un peu partout dans les différentes régions de l'Algérie. Un air d'une ambiance festive s'est emparé de la ville de Jijel, où on s'agglutine, notamment à la placette de son célèbre bateau de Baba Aroudj, pour prendre des photos. Plus au nord de la ville, tout au long du boulevard, Zighoud Youcef, à la plage Kotama, c'est le point de chute des vacanciers. Même si l'hôtel du même nom demeure fermé depuis trois années, la fête est au rendez- vous. A quelques pas de là, le port de Boudis où se tiennent les soirées estivales a son monde. Les adeptes du chant et de la musique ne boudent pas cet espace et y viennent par groupe de jeunes et de familles pour se détendre sur les airs musicaux de la nuit. Des soirées qui ont réellement donné une certaine saveur aux veillées nocturnes de la capitale de la corniche. Plus à l'ouest de la ville, une autre ambiance des grands jours bat son plein au front de mer de Beaumarchais, baptisé façade maritime de Bordj Echetti, où la nuit est le rendez-vous de tous les excès. Dans une ambiance colorée, c'est dans l'espace de cette façade, aménagée il y a peu, que tout le monde s'offre sa meilleure soirée à Jijel. La ville s'est d'ailleurs habillée pour la circonstance de sa plus belle tenue, forçant l'admiration de ses visiteurs, séduits par sa beauté. «C'est une belle ville», se réjouissent des estivants déambulant au centre-ville. Un système d'éclairage soigneusement mis en place a donné plus de beauté à la ville. La nuit, elle est éclairée partout. «C'est la fête à Jijel», s'exclame-t-on. Manquant cruellement d'espaces d'accueil, ses modestes hôtels sont néanmoins pris d'assaut, même si on se plaint de la cherté des prix. Les moins nantis parmi les vacanciers se rabattent sur l'autre offre de la formule de l'hébergement chez l'habitant. Partout, dans chaque coin de rue et chaque espace, des numéros de téléphone sont accrochés. Ils proposent aux estivants des locations de maison à des prix qui restent à négocier. «La concurrence est rude, elle pousse certains à négocier, pour ne pas dire à baisser leurs prix», affirment des initiés de ce marché juteux. Dans leur quête de tirer profit de l'aubaine de la saison estivale, des citoyens ont construit ou acheté des appartements qu'ils louent aux vacanciers. Cela se passe cependant dans l'opacité la plus totale, puisqu'aucun contrôle n'est effectué pour connaître ces vacanciers qui viennent et repartent sans laisser de traces. Dans cette ambiance, la circulation automobile reste le point noir d'une ville et sa corniche, plongées dans un embouteillage monstre, notamment lors des grands pics du retour des plages. Là, c'est le blocage total de la ville asphyxiée par les milliers de voitures qui l'envahissent. Pendant ce temps, les motocyclistes, dans leurs slaloms entre les véhicules, rajoutent à cette confusion et plongent la circulation dans un terrible encombrement.